Archevêque, fondateur des Prémontrés
Messe : Statuit
Oraison : « Dieu, qui avez fait du bienheureux Norbert, votre Confesseur et Pontife, un glorieux prédicateur de votre parole et par lui avez donné à votre Église une nouvelle famille, accordez-nous par le suffrage de ses mérites que ce qu’il a enseigné et accompli nous puissions, avec votre grâce, le faire nous-même ».
Norbert nous reporte à l’an mille, vers la fin, étant mort très âgé en 1134.
Il fut dès sa jeunesse à la cour de l’Empereur, en Allemagne. Car il était de famille noble et opulente. Mais l’appel de Dieu lui fit abandonner cette vie fastueuse. Il donna ses biens aux pauvres, il renonça à tous ses bénéfices ecclésiastiques, et pauvre comme le Christ, il se mit à prêcher la parole de Dieu. Il s’adressait à tous, aux puissants et aux humbles de la terre, disant à chacun la parole nécessaire à son salut. Austère, très rude à lui-même, il en imposait à tous par ses exemples de vertu. Venu en France, poussé par l’Esprit-Saint, il s’arrêta au diocèse de Laon. L’évêque, touché de la sainteté de cet homme de Dieu, le pria de se fixer dans son diocèse. Norbert y consentit et bientôt ayant trouvé la solitude qu’il rêvait, dans un lieu écarté, qui portait le nom de Prémontré, il s’adjoignit quelques disciples, et fonda l’ordre des Prémontrés.
Ordre essentiellement canonial, destiné par la même au culte divin. L’idée de Norbert était de former dans l’Église une société de prêtres dont la vie se passerait à glorifier Dieu par la splendeur de l’office divin. Il comprenait ce besoin essentiel qu’avait l’Église d’une prière incessante. Au milieu des calamités de son époque et des calamités de toutes les époques, la plus grande force auprès de Dieu, pour obtenir sa miséricorde, c’est lâ prière, surtout la grande prière liturgique. Elle peut se passer des forces humaines, mais les forces humaines ne peuvent pas se passer d’elle. C’est là précisément l’erreur sociale la plus déplorable et la plus nuisible de nos temps modernes. On veut tout organiser, peuples et lois, tout régler, tout gouverner sans la force de Dieu. Et Dieu, comme dit l’Écriture, se rit de nos efforts enfantins.
Norbert choisit la plus haute politique et la plus sûre, celle qui met Dieu de son côté par la prière. Il mourut archevêque de Magdebourg en 1134. Mais son œuvre canoniale dure encore. Les Prêcheurs, chanoines également adonnés à l’office divin, ont pris les plus belles de leurs constitutions primitives, dans celles des Prémontrés.