Confesseur, Pontife
Messe : Statuit
Oraison : « Accordez-nous, Dieu tout-puissant, que la vénérable solennité du bienheureux Remi, votre Confesseur et Pontife, augmente en nous la piété et la grâce du salut ».
Remi est un de ces grands évêques des Gaules qui ont fait la France. Il eut un rôle prépondérant dans cette formation chrétienne de la France, car c’est lui qui, après la bataille de Tolbiac, baptisa le chef des Francs, Clovis.
La belle page d’histoire pour l’Église de Dieu.
L’épouse de Clovis, ce barbare, au cœur noble, droit, déjà chevaleresque était chrétienne. Mais Clotilde ne pouvait vaincre les résistances païennes du chef. Il y avait en lui trop de passions fougueuses, trop d’attaches aux vieilles pratiques de ses ancêtres, trop d’orgueil aussi pour s’humilier devant la croix de Jésus-Christ. Clotilde priait et, dans la vie invisible, l’Auguste Trinité suivait avec amour les pas de celui qui allait lui donner la France. Clovis combat pour s’assurer une victoire humaine et s’emparer définitivement d’un territoire. Dieu, lui, combat à ses côtés pour créer la France chrétienne. Au- dessus des armées, à Tolbiac, plane la prière de Clotilde, mais plus encore plane la douce Colombe de l’Esprit-Saint qui veut faire son œuvre de vie. Et l’Esprit-Saint fit cette œuvre.
Clovis, effrayé de voir ses soldats reculer, s’écrie : Dieu de Clotilde, au secours ! Et il forme le dessein, s’il est vainqueur, d’adorer ce Dieu inconnu.
Il l’exauça. Vainqueur des Alamans, Clovis, avec sa droiture d’âme un peu violente, va trouver Remi, l’évêque de Reims. Il se fait instruire et, devant le Pontife du Christ qui lui raconte des choses si belles, si douces, si consolantes ; qui ouvre à ses yeux émerveillés les perspectives radieuses de l’éternité, le cœur de Clovis s’attendrit. Le barbare comprend. Il s’émeut, il s’emporte même de tout son fougueux caractère, quand il entend Remi lui redire la douloureuse Passion de Jésus : « Si j’avais été là avec mes Francs ! » Naïve et touchante exclamation de ce barbare. Il incline la tête et reçoit le baptême. Avec lui, des chefs et des soldats deviennent chrétiens. La France est née. Elle date du baptistère de Reims.
C’est la grande œuvre de Remi, celle qui domine toutes les autres. Saint Remi est vraiment le Père de la France chrétienne. Il mourut après avoir gouverné l’Église de Reims plus de soixante-dix ans.
A ce grand homme nous devons demander la protection sur notre patrie. Nous devons lui demander aussi de nous remplir du véritable esprit chrétien, celui qu’il donna, par le baptême, à Clovis et à ses Francs.