Messe : Protexisti
Oraison : « Dieu, qui avez consacré ce jour par le triomphe du bienheureux Venant, votre martyr, exaucez les prières de votre peuple et faites que, en vénérant ses mérites, nous imitions la fermeté de sa foi. »
Tout jeune martyr de quinze ans à Camerino. Accusé d’être chrétien comme d’un crime, il se présenta lui-même au Préfet de la ville, représentant de l’empereur Dèce, un des plus cruels persécuteurs de l’Église. Ce Préfet multiplia vainement les menaces et les supplices, Venant fut invincible. Il eut la tête tranchée.
Cette fermeté dans la foi est vraiment chose merveilleuse. A nous qui n’avons à affronter aucun supplice, garder la foi ne semble pas très difficile. Mais un enfant de quinze ans, que l’on torture affreusement, et qui, malgré toutes les souffrances, crie à Dieu son amour et meurt de cet amour, voilà qui peut nous faire réfléchir. Si Dieu nous demandait pareil sacrifice, serions-nous prêts à le lui donner avec cette fermeté et cette joie ? Certes ! Nous aurions comme Venant la grâce pour nous assister, car, avec nos pauvres forces nous ne serions pas capables de résister à la douleur. Mais n’est-il pas bon de mettre notre âme, par nos sacrifices quotidiens, dans cette disposition de préférer Dieu à tout ? Cet amour de préférence, qui peut aller jusqu’au martyre, n’est en somme que la charité essentielle, ses degrés se développent à l’infini, jusqu’au suprême qui est de donner sa vie. Habituons-nous à donner moins pour arriver à donner tout, même notre sang. Qui n’a pas souffert, dit saint Paul, sait-il s’il aime vraiment ? Que les souffrances physiques, morales, ce martyre de la vie ordinaire, soient acceptées, supportées, j’allais dire aimées dans la patience et ce désir si chrétien de ressembler par elles à Jésus crucifié !