Sainte Angèle Mérici
Vierge
Messe : Gaudeamus
Oraison : « Dieu, qui avez voulu que, par la bienheureuse Angèle fleurît dans votre Église une nouvelle société de vierges, donnez-nous, par son intercession, de mener une vie angélique, afin que, toutes les joies de la terre étant délaissées, nous méritions de jouir des joies éternelles. »
A sainte Angèle, l’ange de Decenzano où elle naquit, sur les bords du lac de Garde, nous demandons des mœurs angéliques, dégagées des joies terrestres. Non pas que ces joies terrestres, si elles sont dans l’ordre de la Providence, soient mauvaises, mais parce que nous ne sommes pas assurés de garder la mesure et de porter sans cesse un regard au-dessus d’elles, jusqu’à Dieu.
Angèle est le modèle très imitable des âmes qui servent Dieu en faisant dans la paix sa volonté. Pas d’agitation dans cette femme qui sent en elle l’appel de Dieu, pendant longtemps, sans se douter de ce que Dieu lui réserve. Elle se laisse former par lui, elle se sanctifie par la prière, par la pauvreté, par le soin des malades, par toutes les bonnes œuvres qui sont à sa portée. Elle voyage même beaucoup pour faire plus de bien autour d’elle. Désireuse de vénérer les Lieux Saints, elle y va, mais ne les voit point ; Dieu lui ôte la vue avant de toucher la Palestine et la lui rend à son retour. En sorte qu’Angèle a satisfait sa piété sans jouir du pèlerinage qu’elle a entrepris. Elle en bénéficie pour son âme, rien de plus. Et toujours sollicitée par l’Esprit-Saint, elle attend, sans se presser. Ce n’est qu’après un voyage à Rome, après avoir reçu la
bénédiction du Pape, qu’Angèle revient à Brescia. Maintenant, elle sait ce qu’elle doit faire. Sa mission est de fonder dans l’Église le premier ordre de religieuses consacrées exclusivement à l’éducation des jeunes filles. Elle commence cette œuvre à Brescia, réunit quelques compagnes, leur laisse ses idées, ses vues, quelques règlements, puis, comme cette œuvre est celle de Dieu, Angèle meurt. Mais, avant de mourir, elle voit ses filles répandues dans le monde entier, vision prophétique, et elle prédit que son œuvre durera jusqu’à la fin des temps.
Œuvre merveilleuse, en effet, qui se dresse en face du protestantisme, pour sauver la femme chrétienne. Il fallait donner aux jeunes filles, une instruction plus complète, une éducation religieuse, catholique, plus sérieuse, afin que la famille conservât avec plus de facilité et de conviction la foi véritable. En ce sens, l’œuvre de sainte Angèle fut pour l’Église et demeure pour l’Église un secours puissant. Les Ursulines, nom qui vient aux filles de sainte Angèle, du patronage de sainte Ursule sous lequel elle les mit, ont envahi pacifiquement la chrétienté et partout elles ont formé les jeunes filles à une vie catholique grave. Œuvre bénie de Dieu, et pour l’Église œuvre de première utilité.