Hôtesse de Notre-Seigneur, Vierge
Messe : Gaudeamus, sauf ce qui suit :
Oraison : « Exaucez-nous, Dieu, notre Sauveur, afin que, de même que nous nous réjouissons de la solennité de la bienheureuse Marthe, votre Vierge, ainsi nous ayons le désir d’une pieuse dévotion ».
Marthe ! douce vision de Béthanie. Jésus aimait Marthe, Madeleine et Lazare. Affection tendre de part et d’autre. A Béthanie, dans la maison de Marthe, Jésus était chez lui. Il y venait pendant ses séjours à Jérusalem pour y trouver le calme de l’amitié. Quelle joie dans la maison quand on disait : Jésus est arrivé, il vient, le voici. Tout était à sa disposition. Il entrait et son bon regard se reposait avec tendresse sur Marthe, la maîtresse de maison, sur Madeleine et sur Lazare. Ce regard mettait en fête tous les cœurs.
Et l’évangile nous raconte une de ces arrivées de Jésus.
Évangile selon saint Luc, c. 10. : « En ce temps-là, Jésus entra dans un village et une femme, appelée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui assise aux pieds de Jésus, écoutait sa parole. Marthe, au contraire, s’empressait pour faire le service. Elle s’arrêta tout à coup et dit : Maître, cela ne vous fait donc rien que ma sœur me laisse ainsi faire toute seule le service ? Dites-lui donc de m’aider. Et le Maître lui répondant, dit : « Marthe, Marthe, tu es bien empressée et tu t’embarrasses du soin de bien des choses. Or, une seule chose est nécessaire. Marie a choisi une très bonne part qui ne lui sera point enlevée. »
Bonne Marthe ! Son cœur était tout entier dans les soins qui l’absorbaient et le Maître ne le lui reproche pas, tant s’en faut ! Il distingue simplement ce qui est l’absolu nécessaire : l’union de l’âme avec Dieu. Mais cette
union Marthe pouvait la posséder tout en faisant son service. Alors, elle y mettait un peu trop d’empressement humain.
Quand elle comprendra mieux le service de Jésus, elle sera aussi unie à lui dans ses diverses fonctions que Marie qui, sans bouger, boit avidement les paroles du Maître. Et c’est pourquoi l’union de la contemplation et de l’action est supérieure, en soi, à la simple contemplation. Le Maître n’a pas dit : Marie a choisi la meilleure part, mais bien la très bonne part : optimam partem. Il y a celle de Marthe et de Marie intimement unie, celle-ci la meilleure de toutes.
Mais comme on aime cet empressement de Marthe ! Comme Jésus devait l’aimer lui-même et comme il récompensait de son bon regard l’activité affectueuse de Marthe. Servons-le comme elle le servait, avec dévouement, avec tendresse ; ne croyons jamais avoir assez fait pour lui. Mais, en le servant, que notre pensée demeure fixée sur lui, notre cœur pénétré de lui. Le bon service ! Partout, nous pouvons faire de notre âme une maison de Béthanie où Jésus aimera à se reposer. Faisons-lui toujours bon accueil S’il vient dans la joie, que l’accueil soit joyeux. S’il vient dans les jours de tristesse, que l’accueil soit encore plus joyeux. Car c’est toujours lui, et c’est pour lui-même qu’il faut l’aimer et le servir.