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Sainte Thérèse d’Avila (1515 – 1582)

Fêté le

15 octobre

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Vierge

Les liens de sainte Thérèse d’Avila avec l’ordre dominicain furent profonds et constants tout au long de sa vie. Dès ses premières années religieuses, elle manifesta une vive affection pour saint Dominique qu’elle comptait parmi ses principaux protecteurs, et elle se disait volontiers « passionnément dominicaine ». Elle voyait dans les Frères Prêcheurs des conseillers sûrs et des appuis spirituels puissants, auxquels elle attribuait une part du bien accompli dans sa vocation. Les Dominicains, de leur côté, reconnurent très tôt la grandeur de cette âme et lui témoignèrent respect, amitié et assistance dans ses épreuves et ses fondations.

Encore jeune, lorsqu’elle quitta la maison paternelle pour entrer au Carmel, son frère Antoine choisit, par son influence, d’entrer chez les Dominicains. Peu après, lors de la mort de leur père, le Père Vincent Baron, dominicain, l’assista et devint son confesseur. Par son discernement, il la ramena à la prière intérieure et à la fidélité à l’oraison, ce qui fut pour elle un tournant décisif. Thérèse considéra toujours ce religieux comme un bienfaiteur spirituel et pria pour lui avec ferveur. Dieu lui montra plus tard la récompense céleste de ce Père, illuminé de gloire. Cette première direction dominicaine marqua profondément son chemin de conversion et de sainteté.

Lorsque vint l’heure de la grande réforme du Carmel, Thérèse chercha l’appui de Dieu à travers des guides éclairés. Elle consulta notamment saint Louis Bertrand, dominicain, réputé pour ses dons mystiques. Après de longues prières, le saint lui écrivit une lettre

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prophétique lui annonçant que, dans les cinquante ans, son Ordre serait l’un des plus illustres de l’Église — prophétie qui s’accomplit pleinement. Un autre dominicain, le Père Pierre Ybañez, maître en théologie à Salamanque, confirma Thérèse dans sa mission lorsqu’elle doutait encore. Son approbation, donnée après mûre réflexion et prière, lui rendit courage. Sur son ordre, elle écrivit sa propre vie, ce qui permit à l’Église de conserver l’un des chefs-d’œuvre spirituels de la littérature mystique. À sa mort, Thérèse vit la Sainte Vierge couvrir le Père Ybañez d’un manteau blanc, symbole de la récompense promise aux fils de saint Dominique.

L’un des plus grands bienfaiteurs de la sainte fut encore le Père Dominique Bañez, théologien renommé et futur défenseur du thomisme. Il prit la défense publique de Thérèse lors des vives oppositions suscitées par la fondation du premier Carmel réformé d’Avila, réfutant avec éloquence ceux qui la condamnaient. Devenu son directeur, il guida ses voies spirituelles avec une prudence inspirée, lui demandant d’écrire ses enseignements sur l’oraison et sur la vie religieuse. Ainsi naquirent plusieurs de ses ouvrages, fruits de l’obéissance et de la lumière divine. Un autre dominicain, le Père Didace Yanguas, examina ensuite ses écrits à la demande de l’Inquisition et les approuva pleinement, admirant la sagesse infuse de la Sainte.

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Sainte Thérèse garda toujours une reconnaissance filiale envers les fils de saint Dominique. Même lorsqu’elle rencontra des opposants parmi eux, comme le Père Barthélemy de Medina, elle répondit par la douceur et la charité, gagnant finalement leur estime. Elle bénéficia aussi de leurs soutiens dans les moments les plus critiques de ses fondations, qu’ils fussent prédicateurs, confesseurs ou protecteurs spirituels. De plus, elle reçut à plusieurs reprises la visite mystique de saint Dominique lui-même, notamment à Ségovie, où il lui parla longuement et l’assura de sa protection. Elle le vit aussi apparaître entouré de ses fils armés d’épées, symbole de la défense de la foi, et entendit de sa bouche la promesse que son ordre redeviendrait florissant et peuplé de martyrs.

Ces liens intimes entre la réformatrice du Carmel et les Prêcheurs furent si évidents que la liturgie de l’Église en a gardé mémoire : l’œuvre de Thérèse s’accomplit « avec le secours des Prêcheurs, dont elle utilisa les lumières pour sa direction spirituelle, ses confessions et ses conseils ». Elle reçut encouragement de saint Louis Bertrand, protection du pape saint Pie V, et lumière du père Dominique. De la grâce initiale reçue du Père Baron jusqu’aux conseils inspirés de Bañez, Thérèse fut guidée, soutenue et éclairée par les fils de saint Dominique. C’est pourquoi, du ciel où elle règne, la tradition dominicaine la vénère comme une amie privilégiée de leur ordre, unie à lui « in passione », et modèle d’amour du Christ et de fidélité à l’Église.