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Saints Côme et Damien († 286)

Fêté le

27 septembre

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Martyrs

Saint Côme et saint Damien naquirent en Arabie vers la fin du IIIᵉ siècle, de parents nobles et chrétiens. Leur mère, devenue veuve, éleva avec soin ses cinq fils — Anthime, Léonce, Euprèpe, ainsi que Côme et Damien, que l’on croit jumeaux — dans la crainte de Dieu et l’amour du Christ. Ils progressèrent dans la vertu, les lettres et surtout dans la médecine, qu’ils étudièrent en Syrie. Doués d’un grand savoir, mais aussi du don des miracles, ils guérissaient les malades, rendaient la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, et délivraient les possédés. Leur art, pratiqué gratuitement par charité, leur valut le surnom d’Anargyres, « les sans-argent ». Leur renommée se répandit, et beaucoup accouraient à eux, frappés par leur science et la puissance de leurs prières.

Sous l’empereur Dioclétien, Lysias, gouverneur d’Égès en Cilicie, apprit leurs activités et les fit arrêter avec leurs frères. Interrogés, Côme déclara courageusement leur origine arabe, leur foi chrétienne et leur détachement

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des biens terrestres. Le juge les pressa de sacrifier aux idoles, leur promettant honneurs et richesses, mais ils refusèrent avec fermeté. Alors commencèrent de cruelles tortures : flagellés avec des nerfs de bœuf, ils invoquaient le Seigneur et restaient indemnes. Jetés ensuite enchaînés à la mer, ils furent miraculeusement sauvés par un ange qui rompit leurs liens et les ramena sains et saufs au rivage. Lysias, furieux et troublé, voulut voir en eux des magiciens ; mais frappé lui-même par deux démons, il demanda leur prière et fut délivré, sans pour autant se convertir. Obstiné, il ordonna de nouveaux supplices, et les saints passèrent la nuit en prison à chanter hymnes et psaumes.

Le lendemain, ils furent conduits de nouveau devant le tribunal. À leur refus persistant de sacrifier, on les jeta dans un grand feu : ils s’y tinrent debout, priant, et en sortirent intacts, tandis qu’un tremblement de terre consumait plusieurs païens présents. On les étendit encore sur le chevalet, on les fit battre sans relâche ; mais l’ange du Seigneur les soutenait, et leurs visages demeuraient rayonnants de joie. Lysias, hors de lui, prononça leur crucifixion et leur lapidation : mais les pierres rebondissaient sur les bourreaux. On voulut ensuite les transpercer de flèches : celles-ci revinrent blesser ceux qui les lançaient. Tous ces prodiges manifestant la puissance de Dieu, le juge finit par ordonner la décapitation. Conduits au lieu du supplice, Côme, Damien et leurs frères entonnèrent des psaumes, louant le Très-Haut. Après une dernière prière et un « Amen », ils inclinèrent la tête sous l’épée, et rendirent leur âme à Dieu dans la paix, le 27 septembre.

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Le culte des saints Côme et Damien se répandit rapidement en Orient et en Occident. Leurs reliques furent déposées à Rome, dans une église élevée par le pape Félix III, embellie plus tard par Urbain VIII. Justinien, guéri d’une grave maladie par leur intercession, fit bâtir une basilique en leur honneur à Constantinople et une autre en Pamphylie. Le grand saint Sabas consacra également un temple en leur mémoire. Leur dévotion gagna la Terre sainte, où un pèlerinage célèbre existait, et se répandit aussi en France : Jean de Beaumont, revenant des Croisades, apporta quelques-unes de leurs reliques, conservées notamment à Luzarches et à Paris, où plusieurs églises leur furent dédiées. Partout, leur intercession obtint de nombreux miracles, et l’Église universelle les honore encore aujourd’hui comme de glorieux martyrs, frères inséparables dans la vie comme dans la mort, modèles de charité et de fidélité au Christ jusqu’à l’effusion du sang.

Illustres frères, voici donc accomplie en vous la divine parole : La science du médecin l’élèvera en gloire, et il sera loué en présence des grands (Eccli XXXVIII, 3). Les grands sont les princes des célestes hiérarchies,

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témoins en ce jour des hommages reconnaissants de l’Église de la terre ; la gloire composant l’auréole de vos tètes fortunées est celle de Dieu même, de ce roi magnifique dont parle au même lieu l’Écriture (Eccli XXXVIII, 2), et qui rémunère votre désintéressement d’autrefois par le don de sa propre vie bienheureuse. Au foyer de l’amour éternel, votre charité ne saurait s’être amoindrie : secourez-nous toujours. Justifiez la confiance des malades qui recourent à vous. Maintenez la santé des enfants de Dieu ; qu’ils puissent faire honneur à leurs obligations de ce monde, et porter vaillamment le joug léger des préceptes de notre Mère l’Église. Bénissez les médecins fidèles à leur baptême, et qui se recommandent de votre patronage ; augmentez leur nombre. Voyez les études médicales s’égarer dans nos temps sur les pentes du matérialisme et du fatalisme, au grand détriment de la science et de l’humanité. Il est faux que la nature soit pour l’homme toute l’explication de la souffrance et de la mort (Eccli XXXVIII, 15 ; I Cor. XI, 30) ; malheur à ceux dont le médecin ne voit en ses clients que le sang et la chair ! C’était plus haut, qu’elle même l’école païenne cherchait le dernier mot de toute chose ; c’est de plus haut que s’inspirait le respect religieux qui transformait votre art. Par la vertu de votre mort glorieuse, ô témoins du Seigneur, obtenez dans notre société si malade le retour de la foi, de la pensée de Dieu, de cette piété utile à tout et à tous, qui a les promesses de la vie présente comme de l’éternité (I Tim. IV, 8).