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Saints Corneille († 253) et Cyprien († 258)

Fêté le

16 septembre

Saint Corneille et saint Cyprien 02

Martyrs

La Messe

Introït : « Les peuples rediront leur sagesse et leurs louanges seront publiées dans les assemblées. Leurs noms vivront éternellement. — Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur ; aux cœurs droits il appartient de le louer ».

Oraison : « Seigneur, regardez avec clémence notre faiblesse et, par l’intercession des saints martyrs et pontifes Corneille et Cyprien, détournez de nous les maux que nous méritons justement ».

Lecture du Livre de la Sagesse, c. 3 : « La vie des justes est entre les mains de Dieu. Le tourment de la mort ne les touchera point. Aux yeux des insensés ils paraissent mourir, et leur mort est regardée comme une affliction ; ce qui n’est pour nous qu’une séparation, est réputé une ruine définitive. Mais eux, ils sont dans la paix. Ils ont pu souffrir des tourments devant les hommes, mais leur espérance est immortelle ! Leur affliction est légère, leur récompense infinie. Car Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de lui. Il les a éprouvés comme l’or dans le feu et les a reçus comme des victimes d’holocauste. Quand le temps sera venu, il les regardera avec bonté. Les justes brilleront comme les étincelles qui courent dans les roseaux. Ils jugeront les nations et seront les souverains des peuples. Leur Seigneur régnera éternellement. »

C’est la consolation des martyrs. Corneille fut Pape et gouverna l’Église sous les empereurs Gallo et Volusien. On le dénonça comme un ardent apôtre de la foi chrétienne. Un décret impérial l’exila à Cemtumcelle, Civitta-

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Vecchia actuelle. Mais son ardeur apostolique ne put s’éteindre et les chrétiens se multipliaient autour de lui. Les empereurs en furent indignés. Corneille dut revenir à Rome, où d’abord il fut rudement flagellé, puis conduit devant la statue de Mars pour lui offrir l’encens. Corneille refusa. Il fut décapité et enseveli au cimetière de Calixte, sur la Via Appia. Tout un quartier de cette immense catacombe porte son nom (253).

A ce romain se joint la glorieuse mémoire d’un africain, Cyprien, évêque de Carthage. Car s’ils souffrirent le martyre en des années différentes, ce fut le même jour (258).

Cyprien était un philosophe, imbu des erreurs païennes. Mais il avait l’âme droite. Sa réputation était grande en Afrique romaine. Il connut les chrétiens, étudia leur doctrine et, ravi par les enseignements du Sauveur, comprenant, par l’illumination intérieure de l’Esprit-Saint le grand mystère de la Rédemption du monde, il reçut le baptême des mains du prêtre Cécilien. Ce fut, dans toute l’Afrique, un prodigieux événement. Cette éclatante conversion ne pouvait passer inaperçue. Pour les païens c’était une défaite.

Cyprien consolait les confesseurs de la foi. II leur écrivit des lettres magnifiques qui, aujourd’hui encore, nous émeuvent profondément. Devenu évêque de Carthage, Cyprien devint aussi une des lumières de l’Église. Ses lettres, ses écrits se répandaient partout pour réconforter les fidèles et assurer la pureté de la foi. On hésitait, en haut lieu, à mettre la main sur un personnage si considérable. Cependant, le Proconsul Aspasio Paterno osa le condamner à l’exil. Ce grand homme partit, mais son départ rapidement connu fut pour lui un triomphe. Il fallait le supprimer. Galère Maxime, successeur d’Aspasio, fit revenir Cyprien à Carthage et le cita à son tribunal. Il fallait, à tout prix, abattre les chrétiens et, pour cela, frapper à la tête.

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Galère demanda à l’évêque de quel droit il avait pris la charge épiscopale et voulut l’obliger à sacrifier aux dieux. Cyprien se redressa : Non ! dit-il. Galère, un peu intimidé, lui donna du temps pour réfléchir. Cyprien répondit : Pour une cause si juste il est inutile de réfléchir. Irrité de cette attitude. Galère prononça immédiatement la sentence de mort. Cyprien est condamné comme révolté contre les dieux et les lois de l’empire. « Il nous plaît, dit Galère, que Thascius Cyprien soit tué par le glaive ». — Deo gratias ! répondit Cyprien.

Il fait bon, à tant de siècles de distance, de voir cette attitude sereine de nos martyrs. Chez eux, ce n’est pas une hautaine fierté, c’est simplement la sérénité de la vérité. Jésus devant Pilate déclare qu’il est venu pour rendre témoignage à la vérité. Il le lui dit simplement. Ainsi firent les martyrs. Cyprien sait qu’il possède la vérité, il la dit, les yeux dans les yeux de son juge. Il sait comme Jésus le savait, que dire la vérité c’est signer son arrêt de mort. Deo gratias ! Cyprien ne trouve que cette sublime formule.

Graduel : « Dieu est glorieux dans ses saints, il est admirable de majesté, il fait des prodiges. — Seigneur, votre droite s’est glorifiée par sa puissance, votre droite brise vos ennemis. »

Alléluia, Alléluia : « Les justes brilleront comme les étincelles qui courent à travers les roseaux ; ils régneront éternellement ».

Évangile : Cum audieritis

Offertoire : « Ceux qui aiment votre nom trouveront leur gloire en vous, Seigneur, car vous bénissez les justes. Seigneur, la bonté de votre protection est pour nous comme un bouclier ».

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Martyre de saint Cyprien

Secrète : « Seigneur, agréez avec bonté les offrandes de votre peuple. Il vous les présente pour la solennité de vos saints martyrs et pontifes Corneille et Cyprien ».

Communion : « Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur ; aux cœurs droits revient sa louange ».

Postcommunion : « Rassasiés par ces mystères de salut, nous vous demandons, Seigneur, d’être secourus par les prières de ceux dont nous célébrons la solennité ».

Cyprien fut conduit peu après sa condamnation au Champ de Sextus ; il se dépouilla de la dalmatique, demeura debout en simple tunique de lin, ordonna de verser au bourreau cinq écus d’or, se couvrit les yeux de ses propres mains et livra sa tête. 11 mourut ainsi, admirable de paix, de foi en son Dieu. Regardons bien ce grand homme. Sa foi est la nôtre, son Dieu est le nôtre. Serions-nous dignes de lui si, comme lui, il fallait mourir pour la vérité de notre foi et l’amour de Dieu ?