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Saints Crépin et Crépinien († 285)

Fêté le

25 octobre

Saint Crépin et saint Crépinien 02

Confesseurs, martyrs

Crépin et Crépinien étaient deux frères romains issus d’une famille distinguée. Animés d’un ardent zèle apostolique, ils quittèrent Rome pour évangéliser les Gaules. Ils se fixèrent à Soissons, où ils se consacrèrent à l’annonce de l’Évangile avec une ferveur et une persévérance remarquables. À l’exemple de saint Paul, ils refusèrent de vivre aux dépens d’autrui et exercèrent humblement le métier de cordonniers. Ce travail manuel leur permettait de subvenir à leurs besoins tout en enseignant la foi aux clients et visiteurs de leur atelier. Leur habileté, leur douceur, leur justice et leur charité attiraient de nombreux habitants, qui s’attachaient à eux non seulement pour leur savoir-faire mais aussi pour la paix et la bonté qui se dégageaient de leur personne. Pendant plusieurs décennies, leur influence convertit un grand nombre de païens à la religion chrétienne.

Mais la persécution allait les atteindre. Sous le règne de Dioclétien et de Maximien, la haine contre les chrétiens se fit plus violente. Maximien, après avoir vaincu les Bagaudes, manifesta une férocité particulière envers les

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disciples du Christ, comme en témoigna le massacre de la légion thébéenne. Dans cette atmosphère de terreur, les autorités impériales découvrirent à Soissons les deux frères, dont la prédication gagnait trop d’âmes au christianisme. Le gouverneur Rictiovare, homme cruel et impie, fut chargé de les faire comparaître et de les contraindre à sacrifier aux dieux de l’Empire.

Les deux saints répondirent avec courage et douceur qu’ils ne reconnaissaient qu’un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, et qu’ils ne pouvaient renier Jésus-Christ. Furieux, Rictiovare ordonna qu’on les soumît à la torture. On leur perça les mains avec des broches de fer chauffées au feu, mais ils se mirent à prier : « Jugez, Seigneur, notre cause, et délivrez-nous de l’homme impie et trompeur. » Aussitôt, les instruments du supplice se retournèrent contre les bourreaux, en tuant plusieurs et en blessant les autres. Rictiovare, plus irrité encore, fit attacher à leur cou une meule de moulin et ordonna qu’on les précipitât dans la rivière d’Aisne. Les saints martyrs invoquèrent Dieu, et par un miracle les meules se détachèrent et ils remontèrent sains et saufs sur la rive opposée.

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Rictiovare, stupéfait et furieux, les fit reprendre aussitôt et imagina un nouveau supplice : il fit allumer un brasier alimenté de poix, d’huile et de plomb fondu, dans lequel il les fit jeter. Mais, comme les trois jeunes Hébreux dans la fournaise, ils ne souffrirent aucune atteinte, et chantaient des hymnes au Seigneur en implorant sa miséricorde afin que les païens ne puissent dire : « Où donc est leur Dieu ? » À ce moment, une goutte du métal en fusion sauta dans l’œil du gouverneur, le rendant presque aveugle et le plongeant dans d’atroces douleurs. Cependant, au lieu de se repentir, Rictiovare se jeta de désespoir dans le brasier qu’il avait fait allumer, trouvant ainsi une mort ignominieuse et juste.

Libérés de leur bourreau, Crépin et Crépinien rendirent grâces à Dieu et demandèrent à être bientôt délivrés des misères de la terre pour jouir de la béatitude éternelle. Leur prière fut exaucée : sur ordre de Maximien, ils

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furent décapités à Soissons le 25 octobre 285 ou 286. Tandis que leurs âmes montaient au ciel, leurs corps furent jetés à la voirie, mais demeurèrent intacts, miraculeusement préservés des bêtes et des oiseaux. Leur culte se répandit rapidement, et ils furent honorés comme martyrs du Christ, modèles de charité et de travail sanctifié.

On les représente souvent en cordonniers, travaillant humblement à leur banc de métier ou conduits au supplice. Ils sont vénérés comme patrons des cordonniers, savetiers, tanneurs, corroyeurs, gantiers et tisserands, ainsi que des villes de Soissons, Château-Thierry et Osnabrück. Par leur exemple, ils rappellent à tous les artisans que le travail manuel, lorsqu’il est accompli avec droiture et foi, devient une voie de sainteté et un moyen d’apostolat.