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Saints Jean et Paul († 362)

Fêté le

24 juin

Saints Jean et Paul 01

Martyrs

Romains de naissance, officiers de la cour, sous l’empereur Constantin, ils étaient attachés au service de Constance, sa fille. Elle leur laissa une grande fortune, qu’ils se hâtèrent de distribuer aux pauvres. Julien l’apostat leur ordonna de se mettre à ses ordres. Noblement, ils refusèrent de servir ce parjure de la foi chrétienne. Il leur donna dix jours pour réfléchir. Les deux frères furent invincibles. Unis par les liens du sang, ils demeurèrent unis dans le même amour du Christ. Comme ils étaient très connus dans le peuple romain et de haute naissance, Julien eut peur de soulever l’opinion contre lui en rendant leur martyre public. Par ses ordres, on les décapita dans leur propre palais. Ils y sont encore. Les chrétiens les ensevelirent au lieu même de leur martyre, et plus tard on y éleva une grande et belle basilique.

Les restes vénérables des deux frères reposent sous le maître-autel, dans un riche sarcophage de porphyre.

Mais, en ces temps derniers, un religieux Passioniste, — ces fils de saint Paul de la Croix qui gardent l’église — découvrit au-dessous d’elle le palais même de Jean et Paul. Et aujourd’hui, après avoir vénéré leurs saintes reliques, on descend dans leur maison à eux, celle qu’ils habitaient, celle où ils sont morts. On parcourt ces appartements aux riches décors païens, dont la fraîcheur de coloris, après tant de siècles sous terre, est étonnante. On y saisit sur le vif le passage de la vie païenne à la vie chrétienne. Baptisés dans le Christ, ces chrétiens continuaient à habiter des maisons où leurs ancêtres avaient fait peindre des scènes du paganisme.

Belle et touchante fraternité, cette vie et cette mort de Jean et Paul. La messe la chante en la plupart de ses textes.

Introït : « Nombreuses sont les tribulations des justes, mais de toutes le Seigneur les délivre. Le Seigneur garde leurs ossements, aucun d’eux ne sera brisé. — Je bénis le Seigneur en tout temps, sa louange est continuellement sur mes lèvres ».

Saints Jean et Paul 02

Oraison : « Nous vous demandons, Dieu tout- puissant, que la double joie de la fête de ce jour nous pénètre, cette joie qui provient de la glorification des bienheureux Jean et Paul qu’une même foi et une même passion ont rendus vraiment frères ».

Lecture du livre de la Sagesse, c. 44. : « Ces hommes sont des miséricordieux dont les œuvres de bonté ne passent pas. Les biens qu’ils ont acquis demeurent à leur postérité. Leurs petits-enfants sont une race sainte, ils demeurent fidèles à l’alliance divine. A cause d’eux leurs fils subsisteront éternellement. Leur race et leur gloire ne périront pas. Leurs corps sont ensevelis dans la paix, et leurs noms vivent de génération en génération. Les peuples redisent leur sagesse et l’assemblée (des justes) chante leurs louanges. »

Graduel : « Qu’il est bon et qu’il est doux d’être unis ensemble comme des frères — c’est comme l’huile parfumée répandue sur la tête, et qui coule doucement sur la barbe, la barbe d’Aaron. »

Alléluia, Alléluia. : « Ceux-ci sont deux lampes d’olives, deux lampes qui brûlent devant le Seigneur. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel par des nuées et d’en ouvrir les portes, car leurs langues sont devenues les clefs du ciel ».

Gracieuses figures de ces deux Frères Martyrs, qui nous rappellent la douceur de la charité fraternelle, celle qui s’oublie pour répandre autour d’elle la paix et la joie. Elle s’insinue sans bruit comme l’huile parfumée qui, suavement, coule et pénètre les cheveux et la barbe pour leur donner sa brillante souplesse. Et puis, devant Dieu, les deux martyrs sont comme ces olives d’or entrouvertes d’où sort la lumière, c’est-à-dire l’hommage et la louange à la bonté de Dieu. Mais en même temps Dieu donne à ses saints puissance sur ses créatures. Leurs prières ouvrent le ciel à ceux qui les implorent.

Saints Jean et Paul 03
Basilique saint Jean et Paul à Venise

Évangile selon Saint Luc, c. 12. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Prenez garde au levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie. Rien n’est caché qui ne soit un jour révélé, ni dissimulé qui ne soit connu. Car ce que vous aurez dit dans les ténèbres, sera proclamé en pleine lumière et ce que vous aurez dit dans votre chambre sera publié sur les toits. Aussi à vous, mes amis, je dis : N’ayez pas peur de ceux qui tuent le corps et ne peuvent rien faire de plus, je vais vous montrer celui qu’il faut craindre : Craignez celui qui, après avoir fait mourir, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq passereaux ne se vendent que deux oboles, et cependant Dieu n’oublie pas un seul d’entre eux. Tous les cheveux de votre tête sont comptés. Ne craignez donc pas, vous valez plus que beaucoup de passereaux. Aussi je vous dis : Quiconque m’aura reconnu devant les hommes, le Fils de l’homme le reconnaîtra aussi devant les Anges de Dieu. »

Offertoire : « Ceux qui aiment votre Nom, seront glorifiés en vous, Seigneur, parce que vous bénissez les justes. Seigneur, vous nous avez couverts de votre volonté miséricordieuse comme d’un bouclier ».

Secrète : « Seigneur, daignez accepter les offrandes consacrées aux mérites de vos saints martyrs Jean et Paul et faites qu’elles nous soient un secours perpétuel ».

Communion : « S’ils ont souffert des tourments devant les hommes, c’est que Dieu les a éprouvés. Il les a éprouvés comme l’or dans la fournaise et il les a acceptés comme des holocaustes ».

Postcommunion : « Nous avons reçu, Seigneur, les célestes sacrements, en célébrant la solennité de vos bienheureux Martyrs Jean et Paul. Accordez-nous d’obtenir par les joies éternelles ce que nous faisons dans le temps ».

Ce que nous faisons dans le temps, en célébrant le sacrifice de la Messe, c’est l’union intime par le sacrement avec Dieu. Union qui a sa perfection dans l’éternité des joies du ciel.