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Translation de saint Dominique (1233)

Fêté le

24 mai

Translation de saint Dominique 06

Messe : In medio, sauf ce qui suit :

Oraison : « Dieu, qui avez daigné illuminer votre Église par les mérites et les enseignements du bienheureux Dominique, votre Confesseur, notre Père, accordez que, par son intercession, elle ne soit jamais dépourvue des secours temporels et fasse sans cesse des progrès spirituels. »

Graduel : « Alléluia, alléluia, Dominique, Père très bon, souvenez-vous de votre œuvre. Demeurez debout devant le Juge souverain en priant pour la société de vos pauvres. »

Dans l’oraison, on prie pour l’Église universelle. Dominique n’a vécu que pour la défense de l’Église. Ce fut sa passion. L’Église s’en souvient et elle lui demande de lui assurer deux secours : le secours temporel et le secours spirituel. Dominique a travaillé personnellement, pendant sa vie mortelle, pour donner à l’Église ce double secours, le spirituel surtout, par sa doctrine et sa sainteté. Il a fondé un ordre qui fut pour l’Église une assistance puissante dans la défense de la foi. A Dominique de continuer cette œuvre en assurant à ses fils sa paternelle protection. Il les a voulus pauvres, dénués des biens terrestres, qu’il se souvienne d’eux ! Que son cœur les suive partout ! Que sa main s’ouvre libéralement pour subvenir à leurs besoins. Alors, ils pourront comme lui, travailler de façon désintéressée, purement évangélique, au soutien de l’Église par leur doctrine, leur prédication, leur influence morale.

Translation de saint Dominique 05
Sépulcre de saint Dominique

Séquence :

Ce n’est que la finale de la grande séquence que l’on chante le 4 août, en la fête même du saint Patriarche.

Chantons donc les louanges
de l’admirable Dominique
à pleine voix

Crie vers lui en demandant son secours
toi qui suis ses voies,
peuple indigent.

Et Vous, Père très doux, bon, Pasteur
du troupeau et son Patron,
que votre prière instante

plaide en tout temps à la
cour du grand roi la cause
du troupeau que vous avez quitté

Alléluia.

Translation de saint Dominique 03

En ce jour, nous fêtons la translation des restes vénérables de notre Père. Il mourut à Bologne, le 6 août 1221. Ses fils l’ensevelirent comme l’un d’eux dans le cimetière commun du couvent, sans honneurs spéciaux. Il arriva même que, par suite de nouvelles constructions, le tombeau du saint Patriarche demeura à découvert sans abri, en plein air. Les Frères, mal inspirés par la crainte de paraître attirer la vénération des peuples autour de leur Père et de poursuivre ainsi un but intéressé, ne voulaient pas même que l’on pariât des miracles que Dieu multipliait à l’intercession de saint Dominique. Ils brisaient les ex-voto que l’on déposait par reconnaissance sur son humble tombeau. C’était plus qu’exagéré. On n’arrête pas la marche de Dieu.

Jourdain de Saxe, successeur du saint Patriarche, s’émut de cette aberration. D’autres Frères la réputèrent injurieuse à la mémoire de leur Père et dénoncèrent les faits à Grégoire IX, l’ancien ami de Dominique. Il en fut outré et une lettre partit de Rome qui reprochait durement aux Frères leur incurie. De plus, il ordonna de relever ses restes précieux pour les placer dans un tombeau plus honorable. La cérémonie eut lieu le 24 mai 1233. Grégoire eût voulu la présider lui-même, mais les devoirs de sa charge l’en empêchant, il délégua l’archevêque de Ra- venne pour le remplacer. Jourdain de Saxe accourut, une multitude des Frères se rendit à Bologne. Et en ce jour, devant une foule immense venue de tous les pays d’alentour, on souleva l’humble, très humble cercueil qui contenait les restes de Dominique. Les Bolonais, en armes, pour parer à toute tentative d’enlèvement, surveillaient l’opération. Subitement, dès que le cercueil fut ouvert, un parfum délicieux se répand, envahit l’assemblée, s’attache aux vêtements, aux mains, avec une telle force, une telle intensité, une telle suavité, qu’on ne peut ni l’éviter, ni s’en rassasier. La foule acclame. Les évêques tombent à genoux, glorifiant la bonté de Dieu en son serviteur Dominique.

Translation de saint Dominique 02

« J’ai senti moi-même cette délicieuse odeur, écrit Jourdain de Saxe, et j’en rends témoignage. Pendant de longues heures je suis resté près du corps, sans jamais me lasser de ce parfum dont les senteurs pénétrantes embaumaient suavement mon âme. » (Mortier, Histoire des Maîtres généraux, I, p. 249.)

Enfin les restes sacrés furent déposés dans un sarcophage de marbre. Un an après, le 3 juillet 1234, Grégoire IX canonisait solennellement Dominique. Cet homme que lui-même avait connu, admiré, aimé, soutenu de son influence pour la fondation de la Prédication Universelle, Grégoire le présentait à l’Église comme un modèle éminent de sainteté.

Translation de saint Dominique 01

Mais, même après sa glorification, les Frères ne se pressèrent pas de rendre plus d’honneurs aux reliques de leur Père. Pendant trente ans elles demeurèrent dans le modeste sarcophage où les mains filiales de Jourdain de Saxe les avaient placées. Maître Jean de Verceil, un de ses successeurs, estima qu’elles méritaient de plus grands honneurs. Il confia l’exécution d’une châsse de marbre à un célèbre sculpteur, Nicolas de Pise, auquel s’adjoignit un religieux de l’ordre, Frère Guillelmo Agnelli, son ancien élève.

Cette châsse de marbre existe encore, avec ses bas-reliefs représentant quelques épisodes de la vie de saint Dominique. Mais elle n’est plus soutenue comme au sortir des mains de Nicolas de Pise par des anges. Jean de Verceil y déposa les reliques de saint Dominique, aux fêtes de la Pentecôte 3 juin 1267. Plus de cinq cents Frères assistèrent à cette translation.

Plus tard d’autres artistes, dont Michel-Ange, achevèrent l’œuvre commencée. On la voit aujourd’hui, dans son idéale pureté, avec ce charme de simplicité qui caractérise le saint Patriarche. Le tombeau de saint Dominique repose en une magnifique chapelle lumineuse et pure comme lui. C’est avec une émotion profonde que l’on s’approche pour vénérer ses restes et leur demander un peu de l’esprit qui les anima dans sa vie mortelle.