La nécessité et la grandeur de la vraie prière, en ce moment où tant de périls menacent l’Europe et le monde entier

Père Garrigou-Lagrange« Nous avons particulièrement besoin de penser à la nécessité et à la grandeur de la vraie prière ; surtout de la prière unie à celle de Notre-Seigneur et de la Vierge en ce moment où tant de périls menacent l’Europe et le monde entier, en ce moment où le désarroi général doit nous être par contraste un stimulant à penser tous les jours que nous sommes non pas seulement sous le gouvernement souvent déraisonnable, imprudent des hommes, mais sous le gouvernement infiniment sage de Dieu qui ne permet le mal qu’en vue d’un plus grand bien, et qui veut que nous coopérions à ce bien, par une prière chaque jour plus sincère, plus profonde, plus humble, plus confiante, plus persévérante, par une prière unie à l’action, pour que chaque jour un peu mieux se réalise en nous et autour de nous la demande du Pater : Fiat voluntas tua, sicut in cœlo et in terra. A l’heure où le modernisme de l’Église conciliaire (1) fait tant d’efforts contre Dieu, il importe de le redire plus sincèrement, non seulement par les paroles, mais par les actes, pour que le règne de Dieu se substitue de jour en jour à celui de la convoitise et de l’orgueil. Ainsi nous saisirons de façon concrète et pratique que Dieu ne permet les maux de l’heure présente qu’en vue d’un bien supérieur qu’il nous sera donné de voir, sinon ici-bas, après la mort. »

(Père Garrigou-Lagrange, La Providence, Desclée, 1932.)

(1) Nous avons actualisé : le père Garrigou-Lagrange, qui écrivait ces lignes cinq ans avant Divini redemptoris, l’encyclique de Pie XI contre le communisme bolchevique, écrivait « le bolchevisme » à la place de « le modernisme de l’Église conciliaire ».