6 octobre

Le cardinal Kasper lit-il Le Sel de la terre ?

Cardinal KasperOn lit dans un récent numéro de Dici (nº 301, p. 3) :

Mais la déclaration la plus stupéfiante que le cardinal Kasper fait [dans un entretien à Vatican Insider] est la suivante : 
« La doctrine de l'Eglise n'est pas un système fermé : le concile Vatican II enseigne qu'il y a un développement dans le sens d'un possible approfondissement. Je me demande si un approfondissement similaire à ce qui s'est passé dans l'ecclésiologie est possible dans ce cas (des divorcés remariés civilement, ndlr) : bien que l'Eglise catholique soit la véritable Eglise du Christ, il y a des éléments d'ecclésialité aussi en dehors des frontières institutionnelles de l'Eglise catholique. Dans certains cas, ne pourrait-on pas reconnaître également dans un mariage civil des éléments du mariage sacramentel ? Par exemple, l'engagement définitif, l'amour et le soin mutuel, la vie chrétienne, l'engagement public qu'il n'y a pas dans les unions de fait (i.e. les unions libres, ndlr) ? ».

Cette déclaration n’est pas si stupéfiante. Elle est la conséquence logique de la doctrine conciliaire. Le Sel de la terre l’avait déjà prévue et annoncée dans son numéro 43 (hiver 2002-2003, p. 252). Dans une recension sur un article du père de La Soujeole qui défendait la nouvelle théologie conciliaire sur l’Eglise, le recenseur disait :

Ce que notre dominicain ne voit pas non plus, ce sont les applications possibles de sa théorie du « tout potentiel ». Ainsi, les unions illégitimes (concubinage, « mariage à l’essai », union contre-nature, etc.) pourraient bien être aussi qualifiées de parties potentielles du mariage. Pourquoi ne pas alors les bénir à l’église ?

Il y a une logique qui veut que les conséquences découlent un jour où l’autre des principes. Le cardinal Kasper est logique. Si on accepte la nouvelle théologie de Vatican II, il faut aller jusqu’au bout des conséquences.

1 octobre

A propos d’une rencontre avec le cardinal Müller

Rencontre Mgr Fellay Cardinal MüllerLe 23 septembre 2014, le Vatican a fait savoir que le cardinal Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’est entretenu pendant deux heures avec Mgr Bernard Fellay. « Les parties, qui ont examiné certaines questions d’ordre doctrinal et canonique, ont convenu de procéder par paliers mais dans un délai raisonnable vers le dépassement des difficultés [est-ce une nouvelle note théologique ?]. Et ce dans la perspective désirée d’une pleine réconciliation [donc la réconciliation est déjà entamée ?]. »
Menzingen, de son côté, faisait savoir qu’« au cours d’un entretien cordial, les difficultés doctrinales [ce ne sont plus des erreurs ?] et canoniques ont été exposées, et la situation actuelle de l’Eglise évoquée. Il a été décidé de poursuivre les échanges afin d’éclaircir les points de divergence qui subsistent [certains n’existent donc plus ?]. »

Il n’est pas inutile de  rappeler qui est le cardinal Müller, pour mesurer  les « points de divergence qui subsistent » et les « difficultés » à dépasser avant d’arriver à une « pleine réconciliation ».

Télécharger : Quelques rappels à propos du cardinal Müller

26 septembre

Les malheurs de la France

Bivouac après le combat du Bourget (21 décembre 1870)« Je déplore avec vous les malheurs de la France et l’absence d’un homme supérieur qui puisse y porter remède ; mais il faut élever nos regards plus haut.

Ce qui m’effraie plus que les victoires des Prussiens, ce sont nos propres fautes, qui nous les ont attirées. Ceux-ci n’ont été qu’un instrument, un châtiment dans la main de Dieu. Notre pauvre so-ciété avait si grand besoin d’expiation, plongée qu’elle était dans les jouissances du luxe et du bien-être matériel ! Joseph de Maistre a bien dit que lorsqu’il y a débordement de crimes, il faut qu’il y ait débordement de sang. Par malheur, jusqu’à ce jour, la nation, comme nation, ne semble pas encore comprendre la nécessité de s’humilier et de recourir à Dieu. Pourtant je suis convaincu qu’il n’attend d’elle que cet acte de foi, pour la sauver. Mais quand je lis les proclamations gouvernementales qui ne parlent que de la fortune, du génie, de l’étoile de la France, je suis effrayé de ces stupidités ; elles nous placent bien au-dessous, je ne dis pas seulement de nos ennemis (chrétiens, du moins, quoique hérétiques), mais au-dessous des païens qui croyaient à la divinité et à la prière. Je me demande comment Dieu se laisserait désarmer, tant qu’on l’outrage, au nom de la nation, par ces honteuses inepties !…

Quand donc les peuples et les princes en viendront-ils à comprendre qu’on ne peut trouver l’ordre vrai et la stabilité, que dans l’accomplissement de la loi divine et dans l’Évangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Sans lui, après avoir subi bien des agitations et des troubles, après avoir épuisé tout le savoir-faire de la sagesse humaine, nos habiles arriveront à des déceptions d’autant plus cruelles, que leurs efforts désespérés pour retarder la crise, l’auront rendue plus terrible, en condensant les matières inflammables dont ils redoutent tant l’explosion. […]

Qu’il fait bon, dans de semblables épreuves, sentir qu’on est entre les mains d’un Dieu puissant et bon, dont la justice, ici-bas, est encore une miséricorde ! »

Père Alexandre-Vincent JANDEL O.P. (Maître général de l’Ordre dominicain), 1871.

15 septembre

Guerre de 1914-1918 : les vrais responsables des massacres et la vraie grandeur des sacrifiés

Ossuaire de DouaumontBERNANOS qui avait été mobilisé pendant toute la Guerre de 1914-1918, qui savait la somme d’héroïsme chrétien qui s’était dépensé pendant quatre ans, au fond des tranchées boueuses ou dans les attaques terriblement meurtrières, Bernanos revenu du Front n’a jamais admis le silence ou l’aveuglement de ceux qui auraient dû comprendre et parler.

C’était le devoir des « bien-pensants » et des prêtres de montrer le visage chrétien de tant de sacrifices et de mettre en accusation le système qui était à l’origine de ces hécatombes.

Le jacobinisme d’État imposé à la France et, partiellement, à la plupart des autres pays par la Révolution de 89, la conception totalitaire de l’État a rendu possible la conscription universelle, la mobilisation de peuples entiers et des tueries sans précédent.

Tout cela était impensable sous une monarchie chrétienne.

8 septembre

Déclaration sur la défense de la messe

Père Calmel à la Coix du SicairePar le Père Roger-Thomas Calmel O.P. (1914-1975)

Télécharger : Déclaration sur la défense de la messe

A l'heure où la Rome conciliaire veut imposer la nouvelle messe comme rite "ordinaire", nous relirons avec intérêt la magnifique déclaration  du père Calmel pour la défense de la vraie messe et le rejet sans équivoque du rite moderniste et néo-protestant de Paul VI :

Déclaration sur la défense de la messe

Je m’en tiens a la messe traditionnelle, celle qui fut codifiée, mais non fabriquée, par saint Pie V, au XVIe siècle, conformément à une coutume plusieurs fois séculaire. Je refuse donc l’ordo missæ de Paul VI.

26 août

La nécessité et la grandeur de la vraie prière, en ce moment où tant de périls menacent l’Europe et le monde entier

Père Garrigou-Lagrange« Nous avons particulièrement besoin de penser à la nécessité et à la grandeur de la vraie prière ; surtout de la prière unie à celle de Notre-Seigneur et de la Vierge en ce moment où tant de périls menacent l’Europe et le monde entier, en ce moment où le désarroi général doit nous être par contraste un stimulant à penser tous les jours que nous sommes non pas seulement sous le gouvernement souvent déraisonnable, imprudent des hommes, mais sous le gouvernement infiniment sage de Dieu qui ne permet le mal qu’en vue d’un plus grand bien, et qui veut que nous coopérions à ce bien, par une prière chaque jour plus sincère, plus profonde, plus humble, plus confiante, plus persévérante, par une prière unie à l’action, pour que chaque jour un peu mieux se réalise en nous et autour de nous la demande du Pater : Fiat voluntas tua, sicut in cœlo et in terra. A l’heure où le modernisme de l’Église conciliaire (1) fait tant d’efforts contre Dieu, il importe de le redire plus sincèrement, non seulement par les paroles, mais par les actes, pour que le règne de Dieu se substitue de jour en jour à celui de la convoitise et de l’orgueil. Ainsi nous saisirons de façon concrète et pratique que Dieu ne permet les maux de l’heure présente qu’en vue d’un bien supérieur qu’il nous sera donné de voir, sinon ici-bas, après la mort. »

(Père Garrigou-Lagrange, La Providence, Desclée, 1932.)

(1) Nous avons actualisé : le père Garrigou-Lagrange, qui écrivait ces lignes cinq ans avant Divini redemptoris, l’encyclique de Pie XI contre le communisme bolchevique, écrivait « le bolchevisme » à la place de « le modernisme de l’Église conciliaire ».

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