Sep 15

Troisième lettre circulaire des membres de la Société de Jésus couronné d’épines

Sainte FaceMesdames, mesdemoiselles,

Nous continuons de vous communiquer le progrès de notre humble travail pour la grande cause de la modestie et charité chrétienne.

1. Réunion du 5 septembre (2015)

Lors de la dernière réunion de la Société de Jésus couronné d’épines nous avons repris notre livre de base, à savoir La Modestie chrétienne de Dom Maréchaux ; nous en sommes arrivés au chapitre x.
Et voilà 4 illustres personnages.

Sainte Françoise Romaine recevant l'Enfant-Jésus des mains de Notre DameLes femmes d’abord ! A vrai dire une seule, mais quelle femme ! Il s’agit de sainte Françoise Romaine (1384-1440, fêtée le 9 mars) qui quelques siècles plus tard est devenue la patronne des automobilistes [1].
Que nous dit-elle à propos de la modestie ? Avant toute considération, disons qu’elle fut une réponse vivante. Devenue, malgré son jeune âge, maîtresse de la grande maison d’un homme riche, elle n’en profita guère. Elle se garda de l’excès d’orner son corps et sa tête par des perles et des bijoux. Sans ressembler à un épouvantail, elle portait des habits correspondant à sa condition, mais elle savait les ramener à des formes modestes.

Pour la plupart des gens sainte Françoise Romaine est connue davantage pour son Traité sur l’enfer. Quel rapport avec la modestie ? Eh bien, quand elle vit dans les flammes vengeresses des dames qu’elle connaissait dans le monde, cela devint pour elle un stimulant à reprendre celles qui étaient encore à sauver : « si vous ne vous corrigez pas, vous êtes damnées ».

Saint Bernardin de SienneAprès une sainte vient le tour des saints, des grands prédicateurs du Moyen Âge. Et si l’on dit prédicateurs ce n’est pas forcément d’un O.P. (Frère Prêcheur) qu’on va traiter en premier. Non pas en premier…mais juste après.

D’abord saint Bernardin De Sienne (1380-1444, fêté le 20 mai). Il est avant tout l’apôtre du Saint Nom de Jésus, puisque c’est à lui nous devons l’inscription I-H-S, entourée d’un soleil. A lui aussi le mérite de calmer le caractère belliqueux des villes italiennes, en guerres continuelles entre elles. Pour les guerres fratricides saint Bernardin se range du côté de la paix, mais en face du péché (surtout celui de l’immodestie), il ne fait aucun quartier. C’est lui qui va élever les bûchers de vanité, mais ce sera le peuple lui-même (et de lui-même), qui va y jeter miroirs, parfums, perruques, jeux de cartes, dés… etc., tel était l’effet des prédications du célèbre Franciscain.

Saint Vincent Ferrier

Entre enfin sur scène un fils de saint Dominique, saint Vincent Ferrier (1350-1419), prêcheur et thaumaturge. Citons seulement deux de ses miracles  :
– A Angers il fera tomber de dessus la tête des femmes « la creste de leur vanité », dit un historien d’époque, en voulant parler de leurs coiffures pleines de coquetterie vaniteuse.
– A Gênes, saint Vincent Ferrier (écrivit Tachetti, auteur gênois) le saint opéra le plus grand prodige qu’il eût peut-être jamais fait ; ce fut de déraciner à tout jamais l’abus régnant parmi les femmes d’aller à l’église la tête découverte.

Saint Louis, Roi de FranceEnfin le cortège de grands hommes est fermé par saint Louis, roi de la France.
Voici comment il exhortait les dames et demoiselles : « On doit se vêtir selon son état, en sorte que les sages et bons ne puissent dire ‘vous en faites trop’, ni les jeunes gens ‘vous en faites trop peu’ » ; c’est-à-dire qu’on soit toujours le mieux habillé de la troupe, mais le moins pompeux et recherché, paré avec la grâce, bienséance et dignité. Et cela était bien connu, même des chevaliers du roi (pour qu’on ne puisse pas dire que les seules visées sont toujours celles du sexe faible).

Le roi fut à Corbeil, un jour de Pentecôte (raconte Joinville), et il y avait là quatre-vingt chevaliers. Il descendit, après avoir mangé, au petit pré sous la chapelle. Sur le pas de la porte, il parlait au comte de Bretagne. Là me vint quérir (dit de lui-même Joinville) maître Robert de Sorbon. Il me prit par le bout de mon manteau et me mena vers le roi. Tous les autres chevaliers nous suivirent…
– Maître Robert, que me voulez-vous ? demandai-je.
– Si le roi s’asseyait en ce pré et si vous alliez vous asseoir sur son banc plus haut que lui, vous en devrait-on bien blâmer ?
Je lui dis que ‘Oui’.
– Vous êtes donc bien à blâmer, reprit-il, puisque vous êtes plus noblement vêtu que le roi, vous qui portez fourrure de vair et drap vert, ce qu’il ne fait pas…

Prochaine réunion (attention, changement de la date !)

Samedi le 12 decembre,
après la Messe de 10 heures (donc à 11 heures environ),

Vous pouvez aussi y invitez vos connaissances qui seraient intéressées au sujet de la modestie. Pendant cette réunion nous vous ferons un résumé d’un petit traité pour les femmes actuelles d’Anne Brassié et Stéphanie Bignon, intitulé « Cessez de nous libérer ».

N’oubliez pas de votre petit engagement quotidien, c‘est à dire de l’invocation Notre-Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous + Ave Maria + Notre-Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous…et bien sûr de donner toujours un bon exemple de la modestie chrétienne dans la tenue extérieure.

Au pied de l’autel et de l’Immaculée : Frère Hyacinthe-Marie OP

[1] Sans doute à cause de son ange gardien (et les anges sont très mobiles) qui l’accompagnait d’une manière visible. Outre son ange gardien elle en avait un autre, un archange, que Dieu lui avait donné pour la corriger. A la moindre faute il la frappait, même en public. L’ange restait invisible mais les coups bien audibles.