19 février

19 février – Bienheureux Alvare de Cordoue

Confesseur, de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez enrichi merveilleusement le bienheureux Alvare, votre confesseur, des dons de la charité et de la pénitence, accordez-nous, par son intercession et son exemple, de porter toujours dans notre corps la mortification du Christ et son amour dans nos cœurs. »

Alvare est né à Cordoue, de noble famille. Mais, dès son adolescence, captivé par un idéal plus divin, il laissa tout pour suivre Jésus crucifié. « Maître, que dois-je faire peur arriver à la vie éternelle ? » disait un jeune homme à Jésus : « Vends tes biens, donne le prix aux pauvres et suis-moi. » L’adolescent, riche, s’éloigna avec tristesse et Jésus longuement le suivit du regard. Alvare comprit mieux. Il donna au Maître tout ce qu’il possédait et se donna lui-même. Homme très instruit, prédicateur éloquent, mais surtout religieux très grave, il conquit par sa haute vertu l’estime des rois et des peuples. Confesseur du roi Jean II de Castille et de Catherine, sa mère, il laissa cette charge honorable, pour se retirer dans la solitude. Cet homme avait besoin d’offrir à Dieu tous les renoncements. Près de Cordoue, il bâtit un couvent de son Ordre, qu’il appela l’échelle du ciel — Scala cœli — et y mena avec des religieux d’élite la plus sévère observance. Sa bonté était extrême. Rencontrant un jour un pauvre, couvert de plaies, il l’enveloppa de sa chape et le rapporta sur ses épaules à Scala cœli. Quand il le déposa devant les Frères, ce pauvre, qui était le Christ Jésus, se changea en Crucifix. Désireux comme tant de chrétiens au moyen-âge de vénérer les lieux sanctifiés par la présence du Sauveur, Alvare fit le pèlerinage de Palestine. A son retour, pour en conserver la mémoire, il éleva dans son couvent un certain nombre d’oratoires consacrés au souvenir de la Passion du Sauveur. C’est le Chemin de la Croix, le premier, avec ses diverses stations.

Suivons-le pieusement, comme le suivait Alvare de Cordoue. Mais la meilleure manière de le suivre, la sienne, c’est de porter notre croix, de souffrir avec Jésus crucifié, selon la belle et profonde doctrine de saint Paul, de nous conformer à Jésus crucifié, en acceptant l’ordre de la Providence. Ayons cette conviction intime que l’on ne peut être chrétien sans cette incorporation à Jésus crucifié. Et si nous avons à souffrir ou dans notre cœur, ou dans notre chair, ne soyons pas surpris, encore moins impatients. C’est notre état normal en ce monde. Car qui dit chrétien, dit disciple du Christ, et le Christ est le Crucifié.

Le bienheureux Alvare mourut vers 1420.

17 février

17 février – Bienheureux Réginald

Confesseur, de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu tout-puissant, éternel, qui avez accordé au bienheureux Confesseur Réginald le privilège d’une protection spéciale de votre très Sainte Mère, faites que, par ses mérites et ses prières, nous soyons défendus nous aussi par le secours de cette même glorieuse Vierge Marie. »

Fils bien-aimé de la Sainte Vierge, fils bien- aimé de saint Dominique, Réginald porte, pour l’éternité, cette double auréole.

Maître de Paris, où il enseigna avec éclat le droit canon, Doyen du chapitre de Saint- Aignan d’Orléans, Réginald va à Rome, conduit, à son insu, comme il arrive souvent, par la main de Dieu. Car c’est à Rome que la Sainte Vierge l’attend et aussi son serviteur Dominique. Quand il arrive, il rencontre le bienheureux Patriarche. L’idée de son œuvre apostolique saisit cette âme ardente. Il se donne à lui, il fait vœu d’appartenir à son Ordre. Aussitôt, la très Sainte Vierge met sa main sur lui. Elle attendait ce vœu pour donner à l’Ordre de son fils Dominique un témoignage maternel de sa prédilection.

Réginald atteint de la fièvre est près de mourir. Mais la Vierge très bonne lui apparaît.

De ses mains très pures elle lui fait sur le corps de mystérieuses onctions qui lui rendent vie et force. Réginald représentait devant la Mère de Dieu l’Ordre des Prêcheurs et, en lui, c’est l’Ordre qu’elle oignait comme un athlète pour les futurs combats. Cela est si vrai que, en même temps, elle montrait à Réginald un nouvel habit et lui disait : Voici l’habit de ton Ordre.

C’était un scapulaire blanc. Jusqu’ici, saint Dominique et ses fils continuaient à porter l’habit canonial d’Osma, dont le rochet était partie essentielle.

Après la vision de Réginald, Dominique laissa le rochet et prit, pour lui et ses fils, le scapulaire. Ainsi la très Sainte Vierge prenait officiellement possession de l’Ordre des Prêcheurs. Il lui appartient par son origine à Notre-Dame de Prouille, par ce scapulaire qui est son signe distinctif, comme la marque de sa filiation maternelle. Par lui, Marie en fait son enfant privilégié.

C’est pourquoi, en la fête du bienheureux Réginald, nous demandons avec instance la protection de la Sainte Vierge. Nous lui rappelons notre titre d’enfants.

Nous lui redisons, avec nos louanges, la supplication de nos cœurs. La grâce de cette fête, la grâce pour nous du bienheureux Réginald, c’est la protection de notre Mère du ciel.

Comme si, après cette vision de la Mère de Dieu, Réginald eût rempli sa mission, il dura peu. Son éloquence souleva Bologne et Paris, mais peu après son arrivée en cette ville où il avait enseigné, Réginald mourut. C’était au commencement de février 1220.

16 février

16 février – Bienheureux Bernard Scammaca

Confesseur, de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez arraché aux vices du monde le bienheureux Bernard pour le conduire dans la voie de la perfection, faites que, par ses mérites et ses prières, nous pleurions nos péchés afin de nous attacher à vous avec une âme pure. »

Bernard est de Sicile, né à Catane, au XVe siècle. Sa jeunesse fut orageuse. Il se laissa séduire par les plaisirs et ne sortit des joies mauvaises où il se délectait que par un coup violent de la miséricorde divine.

Blessé dans un duel, étendu sur son lit, il reçut de Dieu la lumière intérieure qui lui montra la vanité et la honte de sa vie. Bernard comprit. Une fois guéri, il se présenta au Prieur des Dominicains de Catane et lui demanda humblement l’habit de l’Ordre. Le loup devint un agneau. Conscient de ses fautes, Bernard se donna résolument à Dieu. Il racheta par sa pénitence, sa charité, son humilité, son zèle pour le salut des âmes, les dérèglements de sa vie antérieure. Et ce pécheur devint, par sa haute sainteté, un sauveur d’âmes. Il mourut en 1486, plus d’amour de Dieu que de maladie.

En Bernard nous voyons la bonté miséricordieuse du doux Pasteur, qui va, à travers les siècles, recherchant ses brebis. Il est toujours le même, il ne se lasse pas de parcourir le monde et de rapporter sur ses épaules la brebis perdue, sur ses épaules où pèse lourdement sa croix. Mais c’est pour les pécheurs, qu’il la porta, et c’est là qu’il les porte eux-mêmes. Qui que nous soyons, aussi coupables que nous nous trouvions, ne désespérons jamais. Le bon Pasteur passe toujours. Crions-lui notre misère, qu’il entende notre gémissement et sa main, sa main percée pour nous, se tendra vers nous, jusqu’au fond, le plus profond de l’abîme.

15 février

Le Sel de la terre n°118

ÉDITORIAL
Dix châtiments contre la violation des dix commandements

ÉCRITURE SAINTE
★ Frère LOUIS-MARIE O.P. : Quatre Évangiles, même chez les ennemis
ANNEXE : Les évangiles apocryphes du 2e siècle

ÉTUDES
★ Frère PIERRE-MARIE O.P. : Quel est le nom de Dieu ?
★ Frère ALAIN O.P. : Les milices angéliques
ANNEXE : Le Missel de Satan et la visite des anges (R.Th CALMEL O.P.)

VIE SPIRITUELLE
★ P. BRUNO O.S.B. : Le saint exemple d’Anne de Guigné
★ P. Joseph DE TONQUÉDEC S.J. : Saint Dominique, serviteur de la vérité

CIVILISATION CHRÉTIENNE
★ Yves GÉRARDIN : 25 mai 1871 : Qui a tué le père Captier ?

LECTURES
★ DOCUMENTS :
– Le ciel de Pontmain : souvenir familial (Geneviève MIARD)
– Pour en finir avec Sébastien Faure (I. : Henri Nick ; — II : Louis ARNOULD ; – III : abbé DESGRANGES)
– Le vrai visage de saint François (P. ANTOINE O.F.M. CAP)
★ INFORMATIONS ET COMMENTAIRES : Les attaques de l’utopie – Quand l’Italie se donne à Satan

14 février

14 février – Bienheureux Nicolas Palea

Confesseur, de l’Ordre dominicain.

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu bon, répandez en nous l’esprit de votre bienheureux Confesseur Nicolas, et, de même que vous lui avez donné une grâce particulière pour la prédication de votre parole et la manière de procurer le salut au prochain, faites que, par ses prières, nous demeurions fermes dans cette même vocation sainte. »

C’est un des premiers fils de saint Dominique. Il reçut l’habit de l’Ordre de ses propres mains, au couvent de Bologne. Âme candide, simple comme un enfant, aimable à tous, Nicolas fut un de ces Prêcheurs des temps primitifs qui se présentèrent aux peuples la vérité sur les lèvres et la charité dans le cœur. Dominique l’aimait pour sa pureté. Il en fit son compagnon d’apostolat. Pendant quarante ans, Nicolas prêcha la parole de Dieu, à Pérouse surtout où il fonda un couvent de son Ordre. C’est là qu’il mourut, comme un bon serviteur, son travail achevé.

Rien d’éclatant dans cette vie apostolique, rien qui attire les regards, si ce n’est ce don de soi à l’œuvre de la Rédemption. Car, pour cet homme de Dieu, prêcher c’était continuer la parole du Fils de Dieu, sa prédication à lui. Il la donnait aux peuples pour les mener à Dieu dans la vérité. C’est l’unique chemin. Vérité de foi et vérité de volonté. Plus facile est de connaître la vérité de foi, plus difficile de pratiquer la vérité de volonté. Celle-ci exige que l’âme se dégage de tous les mensonges mauvais des convoitises humaines, de toutes les illusions dangereuses. Elle commande la droiture et la pureté du cœur, et pour acquérir cette droiture et cette pureté, il est besoin d’efforts violents et continus. Travailler à former ainsi les âmes, à les rendre divines, à les élever jusqu’à Dieu pour l’éternité, est l’œuvre des Apôtres. Œuvre magnifique entre toutes, car c’est l’œuvre du Sauveur du monde.

Nicolas mourut à la tâche, vers le milieu du XIIIe siècle, laissant à l’Ordre, pour toujours, le modèle du Prêcheur.

14 février

14 février – Bienheureux Jourdain de Saxe

Premier successeur de S. Dominique à la tête de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez rendu le bienheureux Jourdain admirable par son zèle pour le salut des âmes et le développement de la vie religieuse, faites que nous vivions dans ce même esprit et que nous possédions un jour la gloire du ciel. »

Dominique est le Fondateur, le Patriarche des Prêcheurs. C’est lui qui en eut l’idée première, dans sa plénitude, lui qui la communiqua à ses fils, lui qui, sous l’autorité du Pontife romain, en établit l’organisation pour l’observance intérieure et le gouvernement. Tout l’Ordre, dans ses principes essentiels de pauvreté, d’étude, de pénitence, d’action apostolique, d’administration vient de saint Dominique, mais le Père des Prêcheurs acheva sa course avant de pouvoir en propager et en assurer le développement. Un autre que lui, Jourdain de Saxe, reçut de Dieu l’incomparable mission de répandre l’Ordre, de le multiplier dans le monde entier. C’est, comme le dit l’oraison, sa grâce particulière.

Et quand Dieu confie une mission de cette importance, il donne à celui qui en est chargé les qualités spéciales qu’elle exige.

Jourdain avait un cœur très chaud, ardent. Il possédait ce don de l’amabilité qui captive et entraîne les âmes. Sa parole les emportait d’emblée dans les hauteurs. On ne pouvait lui résister. Et quand il passait, devenu Maître général de l’Ordre, dans les Universités de Paris, de Bologne, de Padoue, les étudiants, avides de l’entendre, se pressaient autour de lui. Il leur disait de si belles choses sur Dieu, sur la prédication dans la science et la pauvreté, il leur montrait un idéal si élevé que l’enthousiasme prenait ses auditeurs et que beaucoup se jetaient à ses pieds pour recevoir l’habit des Prêcheurs. Les belles razzias d’étudiants et de maîtres que fit Jourdain de Saxe ! Il est, à ce titre unique, comme le second fondateur de l’Ordre.

Parole aimable et sainte vie, parole de science et austérité de mœurs, simplicité, pureté d’âme, bonhomie gracieuse, désir ardent du salut des âmes, amour profond de son Ordre, tel se présente cet homme extraordinaire.

On ne peut le fréquenter sans l’aimer. Même quand le devoir le rend sévère, il demeure toujours bon. La bonté déborde de son cœur. Elle fait le charme de son caractère et donne la raison de son influence prodigieuse.

Efforçons-nous de posséder cette bonté prévenante qui va au-devant des misères humaines et n’en repousse aucune ; cette bonté compatissante qui adoucit les douleurs du cœur et fait supporter avec plus de patience les douleurs du corps. « Ma fille, écrivait Jourdain à la bienheureuse Diane, j’ai mal à votre pied. » Elle lui avait dit sa souffrance et le Maître des Prêcheurs la console par cette délicieuse parole. C’est la traduction du mot de saint Paul : qui souffre, sans que je souffre moi-même ? Cette bonté est pénétrante, elle entre dans les âmes au plus profond, elle les transforme, c’est la bonté de Dieu qui rayonne dans le cœur de Maître Jourdain. Qu’elle rayonne dans le nôtre !

Il mourut, sur les côtes de Palestine, dans un naufrage. Mais Dieu glorifia par des prodiges la sainteté de son aimable serviteur.

13 février

13 février – Sainte Catherine de Ricci

Vierge, de l’Ordre dominicain

La Messe

Introït : « Que jamais je ne mette ma gloire ailleurs que dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Par lui le monde est crucifié pour moi et moi pour le monde. — Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis. C’est le Christ qui vit en moi. »

C’est bien le résumé, comme le parfum condensé de toute la vie de Catherine de Ricci.

Née à Florence, de noble famille, Catherine, dès son enfance, a le sens de la douloureuse Passion de Jésus. Cette lumière la pénètre, l’inonde, l’absorbe entièrement. Elle n’a qu’un désir, désir violent, passionné, reproduire en elle-même cette douloureuse Passion, afin de l’offrir avec Jésus, à la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. C’est toute la vie de Catherine de Ricci.

Elle entra à Prato, non loin de Florence, dans un monastère de Tertiaires régulières, où elle vécut de longues années dans la plus rude pénitence. Et son désir de reproduire en elle-même la douloureuse Passion de Jésus toucha tellement le Sauveur, que pendant longtemps le jeudi et le vendredi, elle souffrit en son cœur et en sa chair toutes les souffrances qu’il endura lui-même. Fête solennelle de la Passion qu’elle célébrait avec joie, que célébraient avec joie d’autres saintes Dominicaines.

Aussi, en regardant Catherine de Ricci, récitons avec ferveur l’oraison de la messe.

Oraison : « Seigneur Jésus-Christ, qui avez voulu illustrer la bienheureuse vierge Catherine, embrasée de votre amour, par la contemplation de votre Passion, accordez-nous, par son intercession, de penser pieusement aux mystères de votre Passion pour mériter d’en recevoir les fruits. »

Lecture du Livre de la Sagesse, c. 8 : « Qui me donnera que tu sois mon frère pour sucer avec moi le sein de ma mère, pour te trouver dehors et te donner un baiser, afin que jamais personne ne me méprise ? Je te prendrai, je te conduirai dans la maison de ma mère. Là tu m’instruiras, et je te donnerai un breuvage de vin parfumé, le suc nouveau de mes pommes de grenade. Sa main gauche est sur ma tête, sa main droite m’enlace. Filles de Jérusalem, je vous en conjure, n’éveillez pas ma bien-aimée jusqu’à ce qu’elle le veuille elle-même. »

Rencontre délicieuse de l’âme et de Jésus, mais de l’âme purifiée, surélevée au-dessus de tout ce qui est humain. L’Esprit-Saint prend, pour célébrer cette union ineffable, les images de la terre. Il parle d’amour, il parle de tendresse, il parle de suavités que seuls peuvent comprendre ceux qui connaissent et aiment Dieu. Jamais, aucune langue humaine ne pourra redire ce qu’est l’amour de Dieu pour une âme qui est à lui seul. Taisons-nous ! N’éveillons pas la Bien-Aimée. Nous n’y comprenons rien.

Graduel : « Mon cœur est embrasé, ma chair est transformée. — Vous m’avez pris la main, vous m’avez conduite au gré de votre volonté, vous m’avez donné la gloire. »

Alléluia, alléluia, « Fuis, Aquilon ; viens, vent du midi, souffle dans mon jardin, que tous les parfums en découlent, alléluia. »

Au Temps de la Septuagésime, Trait : « Qu’y a-t-il pour moi dans le ciel ? Que désiré-je sur la terre, sinon vous, mon Dieu ? — Ma chair défaille, mon cœur avec elle, Dieu de mon cœur, Dieu qui êtes mon partage pour l’éternité. — Mon bonheur à moi est de m’attacher à Dieu, de mettre dans le Seigneur mon Dieu tout mon espoir. »

Que le vent du nord disparaisse, ce vent froid qui glace les cœurs ! Pour aller à Dieu, il faut un cœur chaud, ardent, généreux, un cœur qui se dilate dans la tendresse et donne, donne toujours, jusqu’à ce que, ayant tout donné, il soit lui-même le plus précieux de tous ses dons. Alors, il n’y a plus pour un tel cœur, un cœur de saint, que Dieu seul et en Dieu et pour Dieu toute créature. C’est la simplicité, l’unité de l’amour.

Évangile selon saint Matthieu, c. 25 : « En ce temps-là, Jésus dit cette parabole à ses disciples : Le royaume des cieux est semblable à dix vierges qui, après avoir pris leurs lampes, allèrent au-devant de l’époux et de l’épouse. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq étaient sages. Les cinq folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles. Les sages, au contraire, prirent de l’huile dans des vases avec leurs lampes. Or, comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes, et s’endormirent. Mais vers minuit on entendit crier : Voici l’époux qui vient, allez au-devant de lui. Aussitôt toutes ces vierges se levèrent, et préparèrent leurs lampes. Alors les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes vont s’éteindre. Les sages leur répondirent : De peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous, allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en. Mais pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Enfin les autres vierges vinrent à leur tour, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous. Mais il leur répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Offertoire : « Mon cœur te désire la nuit, et dès le matin toute ma pensée est à toi. »

Présence permanente du Bien-Aimé. Le cœur qui s’est donné à lui ne le quitte pas un instant. Le jour, la nuit, sa pensée est fixée sur lui. Présence de tout l’être devant Dieu, en Dieu. Qui m’aime demeure en moi et moi en lui. Présence douce, délicieuse, qui pacifie l’âme et la rend capable de toutes les souffrances. Car, en présence du Bien-Aimé, l’âme ne reste pas inactive. Comment le pourrait-elle en le regardant sur sa croix ? Ou souffrir, ou mourir, criait sainte Thérèse. Et son cri est celui de tous les Saints.

Secrète : « Seigneur, nous vous en prions, rendez-nous participants du sacrifice que vous avez offert sur la croix. C’est par la contemplation de ce sacrifice que vous avez glorifié votre bienheureuse vierge Catherine. »

Communion : « Que vos paroles me sont douces, elles sont plus suaves à ma bouche que le miel. »

Les paroles de Dieu sont seules douces et suaves, car seules elles sont vraies. Et c’est la vérité qui est la nourriture de l’âme la plus exquise. Toute parole humaine est impuissante, parce qu’elle n’a qu’une part de vérité, elle n’a pas toute la vérité, même la meilleure. Les fausses ne sont que dureté et dérision. On ne se nourrit pas de mensonges Quand Dieu parle, lui, la paix se diffuse dans l’être tout entier, même quand sa parole est douloureuse.

Postcommunion : « Dieu tout-puissant et miséricordieux, faites que ces mystères, gages de votre amour ineffable, auxquels nous avons participé, nous portent à vous rendre amour pour amour, et que, par l’intercession et les exemples de la bienheureuse vierge Catherine, nous vivions toujours dans votre amour. »

12 février

12 février – Les Sept Fondateurs de l’Ordre des Servîtes

La Messe

Introït : « Seigneur, les justes chantent votre nom très saint, ils louent votre main victorieuse, car votre sagesse a ouvert les lèvres muettes et rendu éloquentes les langues des enfants. — Seigneur, notre Seigneur, que votre Nom est admirable dans la terre entière. »

Nous sommes en plein XIIIe siècle, le siècle des grandes fondations religieuses. Sept Florentins, nobles et riches, émus de la perversion des mœurs et des hérésies qui menaçaient la foi, prennent la résolution de se séparer du monde et par leur pauvreté, leur vie pénitente, d’honorer tout spécialement les douleurs de la très Sainte Vierge. Ils pensaient très justement qu’en implorant la Mère douloureuse, en la faisant vénérer et supplier davantage, ils obtiendraient pour l’Église de nouvelles bénédictions. La Mère de Dieu accepta leur projet, leur montra l’habit couleur de deuil, qu’ils devaient porter et bientôt, à Florence, dans toute l’Italie, dans le monde chrétien et au-delà, l’Ordre des Servîtes de Marie, comme le peuple les appela, prêcha les douleurs de la Mère de Dieu.

Dans l’Introït, il est fait allusion au miracle qui ouvrit les lèvres d’un enfant de cinq mois, le futur saint Philippe Beniti. Un jour que les Fondateurs quêtaient dans les rues de Florence, Philippe s’agita dans les bras de sa mère et lui dit de leur faire l’aumône.

Saint Pierre martyr s’occupa activement de cette fondation et, sur l’ordre de la très Sainte Vierge, la protégea contre ses détracteurs. Les Servîtes de Marie sont donc liés étroitement à l’Ordre de saint Dominique.

On aura remarqué leur nombre, sept Fondateurs répondant aux sept Douleurs de Marie.

Oraison : « Seigneur Jésus-Christ, qui, pour rappeler la mémoire des douleurs de votre Mère, avez fécondé votre Église d’une nouvelle famille par les sept Bienheureux Pères, accordez-nous avec bonté de nous unir tellement à leurs larmes que nous participions un jour à leurs joies. »

On ne pleure pas pour pleurer. On pleure avec Marie au pied de la Croix, pour s’unir à la Passion du Sauveur. Se souvenir des douleurs de Marie, c’est se souvenir des douleurs de son Fils. Rien n’est plus salutaire, rien n’est plus profondément chrétien que ce besoin de s’incorporer à Jésus crucifié, comme sa Mère l’a fait. Cette prédication des Douleurs de Marie a un sens divin qui pénètre l’âme jusque dans son fond. Au pied de la Croix, avec Marie, on est dans la pleine vérité chrétienne.

Lecture du Livre de la Sagesse, Eccli., 44 : « Louons ces hommes glorieux, nos Pères. Le Seigneur, dès le commencement du monde, a manifesté en eux sa gloire. Ils furent des hommes puissants, de grande vertu, de grande prudence ; ils eurent par leurs prophéties la dignité des prophètes. Ils furent les chefs du peuple et par leur sagesse ils communiquèrent aux âmes la plus sage doctrine. Ils recherchèrent avec habileté l’art des accords de la musique et composèrent les cantiques des Écritures. Hommes riches de vertu, ils ont aimé avec passion la véritable beauté. Ils furent les pacificateurs de leurs maisons. Tous ont acquis, parmi leurs contemporains, une gloire qui ne passe pas et leur louange ne s’est pas éteinte. Ceux qui sont nés d’eux ont laissé un nom illustre qui perpétue les louanges de leurs Pères.
D’autres cependant n’ont pas laissé de souvenir. Ils ont péri comme s’ils n’étaient pas nés, et leurs enfants avec eux.
Mais les premiers furent des hommes de bonté, dont les œuvres de piété subsisteront toujours. Leurs bienfaits demeurent par leurs enfants ; leurs petits-enfants forment un peuple saint, leur race demeure fidèle à l’alliance de Dieu.
C’est en leur considération que leurs enfants continuent de vivre : leur race, avec leur gloire, ne finira point. Leurs corps ont été ensevelis dans la paix et leurs noms vivent de génération en génération. Les peuples racontent leur sagesse et l’Église célèbre leurs louanges. »

Graduel : « Mes Élus ne travaillent pas en vain. Ils ne germent pas dans la confusion. Leur race sera bénie de Dieu, leurs descendants auront la même bénédiction. — Leurs corps sont ensevelis dans la paix et leurs noms vivent de génération en génération. »

Alléluia, alléluia « les peuples redisent leur sagesse et l’Église proclame leurs louanges. »

Au Temps de la Septuagésime, Trait : « Ceux qui sèment en pleurant récoltent dans la joie. — Ils s’en allaient en pleurant et jetaient leur semence. — Ils reviendront dans la joie, portant les gerbes de la moisson. »

Évangile selon saint Matthieu, c. 19 : « En ce temps-là, Pierre dit à Jésus : Voici que nous avons tout abandonné pour vous suivre, que recevrons- nous en retour ? Jésus lui répondit : En vérité, je vous le dis : Vous qui me suivez, quand le Fils de l’homme, au jour du renouveau éternel, siégera sur son trône dans sa majesté, vous siégerez, vous aussi, sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Et quiconque aura abandonné sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou ses champs, à cause de mon Nom, recevra le centuple et possédera la vie éternelle. »

Jésus ne s’indigne pas contre la question très intéressée, très juive de saint Pierre. Il ne lui dit pas : ne te suffit-il pas de me suivre ? Non, il sait que le cœur humain, aussi passionné soit- il, a besoin de retour. Et Dieu lui-même se présente à nous comme notre récompense, non pas la récompense du mercenaire, mais le don réciproque de l’amour. Aimer, sans être aimé, tue. L’amour exige pour qu’il soit parfait la réciprocité, c’est pourquoi Jésus dit : Attendez ! A mon jour à moi, le grand jour de l’amour éternel, vous serez avec moi, comme moi, jouissant de ma joie, de ma puissance. Vous aurez le centuple de tout ce que votre cœur a sacrifié pour moi, en ce monde même, car je serai votre joie sur terre, la plus grande des joies, et je serai votre joie éternellement.

Offertoire : « Je les amènerai sur ma montagne sainte, je les réjouirai dans ma maison, celle où l’on me prie. Leurs holocaustes, leurs victimes me plairont sur mes autels. »

Secrète : « Seigneur, acceptez ces offrandes que nous vous présentons et faites que, par l’intercession de vos Saints, nous vous servions avec un cœur libre, et que nous soyons embrasés d’amour pour la Mère de votre Fils, la Vierge douloureuse. »

Pour aimer Dieu pleinement, il faut avoir son cœur libre, dégagé de toute affection purement humaine, celle qui préoccupe, qui absorbe, qui inquiète. Ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit aimer rien en dehors de Dieu, il faut aimer Dieu et tout en Dieu. Alors, le cœur est paisible, il aime à la manière de Dieu, sans limite et sans lien étroit.

Communion : « C’est moi qui vous ai choisis dans le monde, afin que vous alliez, que vous produisiez du fruit et que votre fruit demeure. »

On ne fait rien sans Dieu, on ne produit rien sans Dieu, auteur de tout ce qui est, de tout ce qui vit. Vouloir agir de soi-même sans Dieu, est inutile. Et chaque fois que nous nous servons nous-mêmes, par notre vanité, notre suffisance, nous ne faisons pas l’œuvre de Dieu. Notre semence germe un jour et s’étiole, faute de celui qui donne l’être.

Postcommunion : « Seigneur, nourris des célestes mystères, nous vous demandons d’imiter les exemples de ceux dont nous célébrons la fête. Faites que nous demeurions debout auprès de la croix de Jésus, fidèlement avec Marie, sa Mère, et que nous méritions de participer au fruit de sa Rédemption. »

11 février

11 février – Fête de l’Apparition de la Bienheureuse Vierge Immaculée à Lourdes

En 1854, le Pape Pie IX proclamait le dogme de l’Immaculée Conception de la très sainte Vierge Marie.

Quatre ans après, précisément le 11 février 1858, la très sainte Vierge apparaissait à une enfant, pauvre, simple, pieuse, dans une grotte, le long du Gave, à Lourdes. Cette enfant s’appelait Bernadette. La Dame était belle, vêtue de blanc, avec une ceinture bleue, les pieds nus ornés chacun d’une rose. Son visage resplendissait de lumière et de joie. L’enfant, surprise, apprit d’elle à dire son chapelet, car la Dame portait un rosaire pendu à sa ceinture. Et c’était chose touchante d’entendre la Vierge Marie réciter avec l’enfant : Je vous salue, Marie, pleine de grâce.

La Vierge de Lourdes est une Vierge du Rosaire. Mais elle avait un autre but. A l’enfant qui un jour lui demanda son nom, la Dame répondit, les yeux levés au ciel : je suis l’immaculée Conception.

C’était la réplique officielle de la très sainte Vierge à Pie IX.

Elle demanda, de plus, que les prêtres bâtissent une église en son honneur, au lieu même de son apparition, et que le peuple chrétien y vînt en pèlerinage. Une source jaillit à sa voix, qui devait guérir et consoler tant d’infirmités.

Malgré l’opposition des incrédules, malgré leurs railleries et leurs menaces, les foules accoururent à Lourdes et bientôt s’éleva, dans ce site merveilleux des Pyrénées, au-dessus de la grotte où la Vierge immaculée avait posé ses pieds, une église svelte, gracieuse, qui rappelle par sa légèreté même la suavité de l’Apparition. Depuis, une autre église, qui en est comme la crypte, fut construite en l’honneur du saint Rosaire.

Depuis, également, un pèlerinage national de France alla tous les ans à la grotte de Lourdes remercier et prier la Vierge Immaculée. Pèlerinage qui amène à ses pieds toutes les infirmités humaines, infirmités d’âme et de corps, souvent guéries, consolées par la bonté maternelle de Marie. Chacun sait ce que sont ces grandioses pèlerinages, inaugurés en 1872, développés depuis, couronnés par cette procession du Saint-Sacrement qui circule entre deux haies de malades. C’est Jésus de Nazareth qui passe, comme autrefois et, à la prière de sa Mère, répand autour de lui ses bénédictions et ses pardons. Mais tous ne savent pas que le premier pèlerinage national à Lourdes, est une œuvre exclusivement dominicaine.

C’est à Pernand, chez Madame de Blie, tertiaire dominicaine que M. l’abbé Chocarne, curé de Saint-Nicolas de Beaune, frère de notre très cher Père Chocarne, élabora avec elle ce grand projet. Il s’agissait, par ce pèlerinage de la France à Lourdes, d’obtenir de la Sainte Vierge, après nos défaites, la résurrection de notre pays.

Ce pèlerinage conçu, organisé par l’abbé Chocarne, son frère, Madame de Blie et les Dominicains eut lieu à Lourdes en 1872. C’est le premier de tous. L’Ordre y eut la première place. Il fut splendide. Il suffit d’en lire les relations officielles dans l’ « Année Dominicaine », de cette année pour en mesurer l’importance. Le silence gardé — pour quel motif ? — sur ce premier pèlerinage national, dans les fêtes de son cinquantenaire, en cette année 1922, ne peut en aucune manière ni atténuer ni détruire ce qui est la vérité. 11 est bon qu’on le sache.

Messe

Introït : « J’ai vu la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, descendant du ciel sur l’ordre de Dieu, parée, ornée comme une épouse pour la joie de son époux. — Mon cœur a une parole gracieuse à dire : au Roi je dis toutes mes œuvres. »

La parole gracieuse de la Vierge était la fondation sur ce coin de France de « la cité sainte », cette Jérusalem nouvelle, la sienne, et elle l’a voulue radieuse, parée comme une jeune fiancée. Elle a dit : je veux une église, on la lui a bâtie ; je veux qu’on vienne m’y visiter, souvent, je veux du monde dans ma ville, on y est allé, on y va. La Reine Immaculée a sa cour, elle a son triomphe, et du ciel, elle sourit à ceux qui viennent auprès d’elle, en sa Jérusalem. Elle leur montre son Fils, celui dont la vue remplit le ciel d’allégresse, et sur ses pas il sème l’allégresse de la terre.

Oraison : « Dieu, qui avez préparé à votre Fils une habitation digne de lui par la Conception Immaculée de la Vierge, faites, nous vous en supplions que, en célébrant l’Apparition de cette même Vierge, nous obtenions le salut de l’âme et du corps. »

Les deux grâces de Lourdes. L’Immaculée n’oublie rien ; les infirmités de l’âme, les infirmités du corps, elle les montre toutes à son Fils afin qu’il ait pitié de toutes.

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean, c. 11- 12 : « Le temple de Dieu dans le ciel s’ouvrit et au milieu du temple, on vit l’Arche d’Alliance. Et il y eut des tonnerres, des éclairs, des tremblements de terre, une chute énorme de grêle.
Et un grand signe apparut dans le ciel : c’était une femme, dont le soleil était le vêtement. Elle avait la lune sous ses pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant, salut, puissance, empire de notre Dieu, puissance de son Christ, tout est fait. »

En effet, l’œuvre de Dieu est accomplie, la grande œuvre du salut du monde. Elle atteint en la glorification de la Vierge sa suprême perfection. Cette femme que le soleil divin enveloppe de ses rayons, qui met son pied vainqueur sur toute imperfection du temps, de la matière et de l’esprit symbolisée par la lune ; qui a le front ceint d’un diadème étincelant de douze étoiles, signe lumineux de ses vertus, cette femme qui règne en souveraine au-dessus de toutes les créatures visibles et invisibles est le chef-d’œuvre du salut par Jésus-Christ, Fils de Dieu, son Fils. Rien ne peut être plus grand, plus beau, que Dieu seul. En elle et par elle, le règne de Dieu est établi à jamais, en elle et par elle la puissance du Christ a sa plénitude.

Graduel : « Les fleurs se montrent sur notre terre, le temps de tailler la vigne est arrivé, on entend la voix de la tourterelle. Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens, ma colombe, toi qui te caches dans les trous de la pierre, dans le creux de la roche. »

Alléluia, alléluia : « Montre-moi ton visage, que ta voix résonne à mes oreilles, car ta voix est douce et ton visage est ravissant. Alléluia. »

Au Temps de la Septuagésime : « Tu es la gloire de Jérusalem, la joie d’Israël, l’honneur de ton peuple. — Tu es toute belle, ô Marie, en toi, il n’y a pas de tache originelle. — Heureuse toi, Sainte Vierge Marie, et digne de toutes les louanges, toi, qui de ton pied virginal a écrasé la tête du serpent. »

Mère de Dieu, votre visage est beau, votre voix est douce ! Montrez-nous votre visage, faites- nous entendre votre voix. Elle l’a montré son visage et Bernadette l’a contemplé, ravie ; Elle a parlé, et sa voix avait tant de douceur que l’enfant ne se lassait pas de l’entendre. Si belle et si douce, dans la grotte de Massabielle, comme la colombe dans le creux de la roche. Et depuis, sans la voir de ses yeux, on la voit de son cœur ; sans l’entendre de ses oreilles, on l’entend de son âme. Son beau visage est toujours penché sur la grotte, et sa douce voix parle sans cesse à tous ceux qui l’approchent. Restez avec nous, Sainte Mère de Dieu, ne nous quittez pas. Nous avons tant besoin de votre sourire !

Évangile selon saint Luc, c. 2 : « En ce temps-là, l’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme, nommé Joseph, de la maison de David et le nom de la vierge était Marie. L’Ange entra près d’elle et lui dit : Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes. En l’entendant, elle fut troublée par cette parole et elle se demandait à elle-même ce que voulait dire ce salut. Et l’Ange lui dit : Ne craignez pas, Marie, vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez dans votre sein, que vous enfanterez un fils et vous l’appellerez Jésus. »

Le joyeux message ! Je vous salue, pleine de grâce. Gabriel est ravi de la beauté intérieure de Marie, il sait qu’elle est la plus proche de Dieu, au-dessus de toutes les créatures et son être tout entier en est dans l’admiration. Il lui annonce la grande nouvelle, la nouvelle divine, l’unique nouvelle, qui domine toutes les autres. Vous aurez un Fils, le Fils de Dieu qui, naissant réellement de vous comme homme, sera, également votre Fils. Vous l’appellerez Jésus.

C’est la première fois qu’au ciel et sur la terre, le Nom le plus grand, le seul Nom qui par lui- même, sauve, rend gloire à Dieu, et réjouit tous les êtres, est prononcé. Jésus ! L’ange avait dit avant : Marie ! nous avons les deux noms de vie, les deux noms d’amour, Jésus, Marie, et un troisième nom est prononcé, Joseph. Jésus, Marie, Joseph, la Trinité de la terre.

A Lourdes on chante sans cesse : Je vous salue, Marie ! Sans cesse on répète à la Mère de Dieu le salut de sa joie infinie. Elle l’a voulu, elle l’a demandé. Le Rosaire a repris à Lourdes toute sa fécondité de louange et de supplication. Redisons sans nous lasser : Je vous salue, Marie, et sans se lasser, la Mère de Dieu nous montrera son beau visage et nous fera entendre sa voix très douce.

Offertoire : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, Vous êtes bénie entre toutes les femmes. »

Secrète : « Que la victime de louange, que nous vous offrons, Seigneur, par les mérites de la glorieuse et Immaculée Vierge Marie, vous soit en suave odeur et nous obtienne la santé désirée du corps et de l’âme. »

Communion : « Tu as visité la terre, et tu l’as enivrée de joie, tu l’as comblée de richesses. »

C’est l’œuvre de Notre-Dame de Lourdes. Elle a visité la terre, et, en la visitant, elle l’a enivrée de joie et l’a comblée de richesses. Partout où passe la très Sainte Vierge, partout où son sourire se repose, la joie déborde. Elle est mère et source de toute joie. N’a-t-elle pas donné au monde Jésus, l’unique joie ? Et avec lui, elle donne toutes les richesses de Dieu, elle déverse sur nos misères la bonté de Dieu. Elle est à elle toute cette bonté, et elle la donne à plein cœur.

Postcommunion : « Que la main de votre Mère Immaculée relève, Seigneur, ceux que vous avez rassasiés du céleste aliment, afin que, soutenus par elle, nous méritions d’arriver à la patrie éternelle. »

Nous sommes portés vers Dieu, vers le ciel bienheureux, par la très Sainte Vierge comme la mère porte son enfant sur ses bras. C’est elle qui nous soutient, elle qui nous dirige, elle qui veille sur nos pas, elle qui nous relève, elle qui à l’heure suprême, nous donne le baiser du revoir. Quelle joie pour elle de nous recevoir dans ses bras et pour nous de lui dire : Merci, merci !

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