Confesseur, Abbé
MESSE : Os justi
Oraison : « Dieu, qui avez illustré votre Église par les mérites éclatants du bienheureux Dominique, votre Confesseur, et qui l’avez réjouie par ses glorieux miracles dans la délivrance des captifs, accordez à vos serviteurs d’être dirigés par ses exemples et délivrés, par son patronage, de la servitude du péché ».
Illustre abbé de l’Ordre de Saint-Benoît, qui fonda, peut-on dire, par sa sainteté et ses miracles l’abbaye de Sylos, en Castille. Elle fut, de son vivant, l’une des abbayes les plus célèbres de l’Espagne. Par un singulier privilège de la bonté de Dieu, le saint abbé, tout en ne quittant pas son monastère, délivrait les chrétiens prisonniers des Maures, qui se recommandaient dans leur détresse à sa protection. A cette époque les grands Ordres de· la rédemption des captifs, Mercédaires et Trinitaires, n’étaient pas encore institués. L’œuvre de Dominique de Sylos fut donc aussi bienfaisante que merveilleuse.
C’est de sa mémoire et de sa prière que notre Père tient son nom et c’est, pour le remercier, que l’Ordre célèbre sa fête.
Jeanne d’Aza, la mère du Patriarche des Prêcheurs, désireuse d’avoir un troisième enfant, alla prier au tombeau du saint abbé. Ses larmes et ses prières furent exaucées. Dominique de Sylos lui apparut et l’assura de la sainteté future de l’enfant qu’elle mettrait au monde. En reconnaissance, elle lui donna le nom de Dominique, c’est-à-dire l’homme du Seigneur. Célèbre déjà, par le souvenir du grand abbé, le nom de Dominique reçut une splendeur plus éclatante du Fondateur de l’Ordre apostolique des Prêcheurs. Mais il convient d’unir leur mémoire, en ce jour, comme elle est unie dans le cœur de Jeanne d’Aza.
Dominique de Sylos mourut, chargé de gloire et de mérites, en mil soixante-quatorze. Nous lui demandons, en l’oraison, de nous
délivrer de la captivité de nos péchés. C’est la pire de toutes. Être captif de ses péchés, c’est être sous la puissance du démon, ennemi plus mauvais de nos âmes que les Maures. Les Maures tenaient le corps, mais l’âme, soutenue par la grâce de Dieu, était libre. Ici c’est le contraire. Le corps est libre, et l’âme est enchaînée. Il faut, si l’on veut reprendre la sainte liberté des enfants de Dieu, briser ses chaînes, ses habitudes mauvaises, tous ces liens d’en bas qui entravent notre marche vers Dieu.