Mai 17

François, les martiens et la patience de Dieu

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Pape François et José Mujica

par Alexandre-Marie

Il a affirmé, imperturbable, ne pas croire en un Dieu catholique, parce qu’« il n’y a pas de Dieu catholique » ; il n’a pas hésité à dire que le prosélytisme est une « parfaite absurdité » ; il a déclaré que Marie au pied de la croix se crut « trompée » par Dieu et se révolta contre lui ; il a dit que le pontife romain n’a pas le droit de juger les « gays » ; il a conseillé aux musulmans de rechercher leur soutien spirituel dans le Coran…

Décidément, François semble vouloir devenir le pape le plus novateur et atypique de l’histoire. Et l’on doit admettre que jusqu’à présent il atteint brillamment son but. Pour s’en convaincre, il suffit de passer en revue quelques-unes des plus retentissantes déclarations de son bref pontificat. Il a affirmé, imperturbable, ne pas croire en un Dieu catholique, parce qu’« il n’y a pas de Dieu catholique » ; il n’a pas hésité à dire que le prosélytisme est une « parfaite absurdité » ; il a déclaré que Marie au pied de la croix se crut « trompée » par Dieu et se révolta contre lui ; il a dit que le pontife romain n’a pas le droit de juger les « gays » ; il a conseillé aux musulmans de rechercher leur soutien spirituel dans le Coran ; il a assuré que la « culture du dialogue » est « le seul chemin » pour parvenir à la paix mondiale, que la laïcité de l’État est bénéfique pour garantir le « pluralisme religieux », que dans l’éducation des enfants l’important n’est pas la religion dans laquelle on les instruit, mais « qu’on leur donne à manger », que tous les hommes sont fils de Dieu et se sauvent, « y compris les athées », que le ministère pétrinien est un « travail malsain », que l’ancienne Alliance n’a « jamais été révoquée » et que les juifs « n’ont pas besoin de conversion », que foi et certitude sont incompatibles et que le président de l’Uruguay, athée, partisan de l’homosexualité et de l’avortement, José Mujica, est « un homme sage » [1].

François et le rabbin BergmanCe ne sont là que quelques-unes des perles lâchées par François dans l’exercice de son pseudo-magistère médiatique, enseignement sui generis dans lequel sa logorrhée incontinente accompagne une démagogie à toute épreuve.

Mais, toujours en quête de dépassement et de surenchère dans la recherche d’originalité, voici que François – « mon rabbin », comme l’appelle son ami, le rabbin argentin Sergio Bergman, à l’occasion d’un sermon prononcé dans la maison Santa Marta, exprima l’idée très originale que l’Église ne devrait pas refuser le baptême aux martiens ( !) si tant est qu’ils venaient à le solliciter, bien évidemment… Et ceci parce qu’il semblerait aller de soi que l’Esprit-Saint pousse toujours l’Église à aller de l’avant, « à repousser ses limites », et que nous ne devons pas « mettre des obstacles ni fermer les portes » à ceux que nous considérons à tort comme « impurs ». A vrai dire, il est improbable que François pense sérieusement à la possibilité de conférer le baptême à des extraterrestres (quoique, de sa part, je dois avouer que plus rien ne saurait me surprendre). Il s’agit plutôt de donner la communion aux divorcés-remariés et d’admettre les « gays », pour reprendre le stupéfiant langage bergoglien, à la réception des sacrements. Les « martiens » représenteraient donc, dans cette homélie, les divorcés et les homosexuels venant demander à recevoir le baptême et à qui l’Église, qui les tient pour « impurs », fermerait les portes d’une manière intolérante et arbitraire, empêchant ainsi l’« Esprit » de souffler où il veut. Il va sans dire que cette sortie extravagante de l’actuel occupant de la maison Santa Marta s’inscrit dans la stratégie de sensibilisation des esprits à la prochaine Assemblée générale extraordinaire du synode des évêques, convoquée par François sous le thème : « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation », qui se déroulera à la cité du Vatican, du 5 au 14 octobre de cette année.

Il y eut déjà le cas, il y a quelques semaines, de l’appel téléphonique que François adressa à une femme argentine unie civilement à un homme divorcé. Elle lui avait écrit son incompréhension face au refus du curé de sa paroisse de la confesser et de lui donner la communion. Ce à quoi il aurait répondu, selon le témoignage de la femme adultère – abondamment répandu par la presse mondiale –, que certains prêtres sont « plus papistes que le pape » et que, pour résoudre son problème, il lui suffisait d’aller « se confesser et communier dans une autre paroisse ». Déclaration qui ne fut jamais démentie par la salle de presse du Saint-Siège, ce qui revient à cautionner la version des faits diffusée par le couple de concubins après « l’appel téléphonique privé » qu’ils avaient reçu du Vatican.

Ce programme révolutionnaire, qui devrait selon toute vraisemblance aboutir à la mise en application de mesures novatrices concernant la pratique sacramentelle et la pastorale familiale, avait été insidieusement annoncé par François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, promulguée en novembre dernier. Voici ce qu’il disait au paragraphe 47 :

L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close. Mais il y a d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer. Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est « la porte », le baptême. L’eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace. Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile.Pape Francois dans l'avion au retour de Rio

Outre les situations d’irrégularité matrimoniale, point n’est besoin d’être prophète pour oser anticiper que, lors du prochain Synode, sera abordée aussi la question de la pratique religieuse des personnes revendiquant la banalisation du vice contre nature.

Plusieurs faits hautement symboliques le laissent entrevoir, à commencer par le déjà légendaire : « Qui suis-je pour juger une personne “gay” ? », lancé par François au terme des JMJ de Rio de Janeiro, à l’occasion de sa conférence de presse aérienne pendant le voyage de retour à Rome. Question inconcevable dans la bouche de celui qui, lors de son élection, le 13 mars de l’an dernier, s’est auto-désigné lui-même comme étant l’évêque de Rome. D’autant que ce mot a été prononcé, faut-il le rappeler, quelques semaines à peine après les très médiatiques funérailles de Don Gallo, fameux prêtre communiste, promoteur ardent du « droit » à l’avortement et champion incontesté de la cause homosexuelle. Ces funérailles furent célébrées avec solennité à Gênes, en mai 2013, par le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne.

Bagnascodonnant la communion à un transexuelIl faut préciser qu’à l’occasion de cette célébration le cardinal fit le panégyrique du curé révolutionnaire dans son homélie et permit à deux transsexuels de faire l’apologie de l’idéologie LGBT [2] au cours de la « prière universelle », durant laquelle ils ont tenu à remercier le prêtre apostat de les avoir aidés à « se sentir des créatures trans-gender [sic] aimées et voulues par Dieu ». Le prélat italien leur a ensuite distribué personnellement la communion, profanant ainsi les saintes espèces eucharistiques. Scandale de proportions gigantesques et qui, cela va sans dire, n’a provoqué aucune réaction de la part du Vatican.

 

Couple lesbien à la cathédrale de CordobaOn pourrait ajouter bien d’autres exemples semblables, comme celui des deux « mères » argentines dont la « fille » fut baptisée avec beaucoup d’éclat médiatique dans la cathédrale de la ville de Córdoba, en avril dernier, avec l’autorisation expresse de l’ordinaire du lieu, Mgr Carlos Náñez. La marraine n’était autre que la présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, la harpie furieuse qui en 2010 fut à l’origine des « lois » sur le « mariage homosexuel » et l’« adoption homoparentale » en Argentine, qui eut ainsi le triste privilège de devenir le premier pays latino-américain à mettre en place l’agenda LGBT du mondialisme onusien. Icône socialiste, féministe et « homosexualiste », cette femme impie est désormais devenue, grâce au sacrilège consenti par l’évêque de Córdoba, co-responsable de l’éducation chrétienne de la pauvre fillette, en compagnie de ses deux « mères » lesbiennes.

Le Cardinal Schonborn et Conchita WurstAutre exemple : celui du cardinal Dolan, archevêque de New-York, qui complimenta publiquement un joueur de football homosexuel pour avoir fait son « coming out » (« Bravo ! Je me réjouis pour lui ; que Dieu le bénisse ! »), ou encore celui du cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, qui félicita chaleureusement son compatriote, la « drag queen » barbue Conchita Wurst, pour sa victoire au festival de la chanson à l’Eurovision (« Je me réjouis qu’il ait eu un tel succès ! Dans le multicolore jardin de Dieu il y a variété de couleurs : je prie pour que sa vie soit bénie ! »).

Sans oublier les déclarations du Père Leonardo Steiner, secrétaire général de la conférence épiscopale du Brésil, le pays catholique le plus important au monde par le nombre de fidèles, affirmant qu’« il est nécessaire de dialoguer sur les droits à la vie commune entre personnes de même sexe décidant de vivre ensemble, lesquelles auraient besoin d’une protection légale », propos qu’il justifie en avançant que « l’Église n’est pas la même à travers les différentes époques » et qu’elle « est à la recherche de réponses pour le temps présent ». Et que dire des paroles de Mgr Nunzio Galantino, nommé en mars dernier secrétaire général de la conférence épiscopale italienne par François lui-même, et qui, répondant à un journaliste lui demandant ce qu’il souhaitait pour l’Église d’Italie, lui dit que ce serait de « pouvoir parler sans tabou de n’importe quel sujet, comme par exemple des prêtres mariés, de la communion aux personnes divorcés et de l’homosexualité », et affirma également qu’il ne s’identifiait pas « avec les visages inexpressifs de ceux qui récitent leur chapelet devant les cliniques qui pratiquent l’interruption volontaire de la grossesse ».

JordanasEncore un exemple ô combien éloquent de cet état des lieux calamiteux : l’université pontificale Saint-François-Xavier de Bogotá, en Colombie, fondée et dirigée par les jésuites, organise chaque année depuis 2001 un « cycle académique Rose », qui promeut ouvertement le style de vie « gay ». Bien évidemment, il n’y a jamais eu la moindre sanction envers l’université « pontificale », ni de la part de la conférence épiscopale colombienne ni de celle du Vatican. Ces exemples pourraient être prolongés longtemps, tant les cas de défection dans la foi et de trahison dans la morale sont devenues monnaie courante chez les clercs de l’Église œcuménique de Vatican II, dans laquelle l’apostasie va de pair avec le mauvais goût et le manquement à la décence la plus élémentaire.

 

 

Pape François et CiottiMGallo et Ciottiais, à bien y réfléchir, à quoi d’autre pourrait-on s’attendre de la part d’une société dont le chef se donne ignominieusement en spectacle, entouré par des champions de la cause sodomite, tels que les prêtres italiens Luigi Ciotti (ami intime et compagnon des luttes homosexuelles du pervers Don Gallo), avec qui le pape s’est fait filmer par la télévision italienne marchant main dans la main, et Michele de Paolis, dont il a baisé la main, après avoir concélébré avec lui à la maison Santa Marta, sous le regard attentif des journalistes chargés d’immortaliser la scène ?

 

 

SPape François et Michele De Paolisans parler de la récompense pour le moins insolite que décerna à François, en décembre dernier, le magazine américain The Advocate, la principale publication LGBT des États-Unis, l’élisant « personnalité de l’année 2013 », sans qu’il y ait eu le moindre éclaircissement de la part du Vatican face à l’attribution d’une distinction aussi embarrassante que troublante, et dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne peut que heurter profondément l’âme des fidèles.

Il va sans dire que cette brève liste de scandales à répétition, choisis en guise d’illustration de la consternante débâcle conciliaire, pourrait se prolonger indéfiniment. Ce qui, en revanche, ne saurait en aucun cas se prolonger indéfiniment, c’est la patience divine. Nous sommes en mesure de pouvoir l’affirmer sans l’ombre d’un doute, puisque Dieu a eu envers nous, témoins impuissants de cette heure tragique dans laquelle se déploie dans toute son arrogance le mystère d’iniquité, l’immense délicatesse de nous communiquer à l’avance quel sera le dénouement de cette farce grotesque, de cette imposture abominable à laquelle nous assistons stupéfaits depuis cette salutation inouïe, ce « buona sera » profane et hautement subversif, prononcé dans la loggia de la place Saint-Pierre le 13 mars 2013, porteur d’une charge symbolique telle qu’il permettait, déjà à l’époque, de présager les calamités sans fin qui allaient survenir par la suite.

Pope Francis Person oh the year 2013Sans vouloir augurer de l’avenir, puisque nul ne connaît le jour ni l’heure où le Fils de l’homme doit revenir sur la terre pour juger chacun selon ses œuvres, devant de tels scandales, ne peut-on pas tout de même se poser la question : nous trouvons-nous en présence de ces temps annoncés par saint Jean où règneront la bête et le faux prophète dont parle l’apôtre saint Jean dans sa révélation eschatologique (Apocalypse, chapitre 13 à 19) ? Que manque-t-il encore pour que se manifeste « l’autre », comme l’a appelé Notre-Seigneur (Jn 5, 43), pour que surgisse « l’homme d’iniquité », le « fils de perdition », « l’adversaire », comme le nomme saint Paul (2 Th 2, 3) ?

« Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist » a prédit Notre-Dame à La Salette (1846). François, par ses scandales, ne travaille-t-il pas méthodiquement à lui frayer la voie ?

[1] — Tous ces propos sont retranscrits dans la plaquette des Éditions du Sel : L’étrange pontificat du pape François (2014).
[2] — Abréviation signifiant : lesbiennes, gays, bi et transsexuels.